Nous voilà, pénétrant dans l'intimité de la ville de Budapest, plus précisément devant la porte encore grillagée d'une maroquinerie. Les employés arrivent, un à un. Quelques répliques et on commence déjà à cerner plus ou moins chacun de leurs caractères. Lubitsh nous plonge alors dans une délicieuse comédie romantique.

La majeure partie du film se déroulant dans l'endroit confiné du magasin, les personnages secondaires se trouvent en nombre limité. A notre bonheur ! Ils sont travaillés et ont de la consistance. Ils ne se contentent pas seulement de combler le script pour faire avancer l'intrigue. Ils nous touchent et nous font rires. On les aime, on les déteste. Même ceux ou plutôt celle qui n'apparait pas directement dans l'histoire.
Bien sur, je me dois de parler des deux grands du film. Margaret Sullavan est touchante par son romantisme et éblouissante par sa beauté. Elle est pleine d'espoir et semble alors tellement fragile quand elle rencontre la dureté du monde. Et ce film m'a surtout fait comprendre l'engouement autour de James Stewart qui est magnifique et bien séduisant dans son rôle d'homme viril et sûr de lui cachant presque son coté tendre.

En prenant des personnages de classe moyenne, on se sent un peu tous concerné. Alfred qui montre le meilleur de lui-même à travers des lettres et qui a peur de se montrer tel qu'il est, la peur de décevoir. La patron, un peu autoritaire, un peu jaloux (à juste cause, il faut dire) qui se trouve profondément blessé quand la femme à qui il a offert plusieurs années d'amour, le délaisse. Un modeste employé et père de famille qui fuit quand il faut donner un conseil mais qui s'avère pourtant être une solide épaule quand il accepte d'offrir un peu de lui-même. Un fille rêvant du prince charmant qui voit ses rêves se briser.
L'envie de chacun des personnages de trouver quelqu'un pour partager sa vie, un grand amour, une profonde amitié, parfois juste un soutien, cachant surtout une peur de solitude.

Ce film offre pourtant beaucoup d'espoir à travers les relations entre chaque personnage et transmet une jolie dose de bonne humeur.
Amethyste
9
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le 15 févr. 2012

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Amethyste

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