Il y a des films comme ça, qui vous marquent profondément et vous rendent accrocs en une seule vision, un peu comme une dose d'héroïne ultra concentrée. Requiem...fait partie de ces œuvres fortes et sans compromis, qui impriment dans l'esprit du spectateur une marque indélébiles. Qu'on aime ou qu'on déteste, impossible de rester impassible devant cette œuvre à nulle autre pareille.

Aronofsky est rentré à jamais au panthéon des réalisateurs cultes avec ce film, libre adaptation d'une nouvelle de Hubert Selby, qui nous narre la descente aux enfers de trois jeunes habitants de Brooklyn et de la mère de l'un d'entre eux, tous pris dans la spirale de la drogue.

De cette histoire à priori banal, le réalisateur tire la quintessence même du film noir. Sublimement mis en scène dans un style stroboscopique, rythmé par une bande originale devenue cultissime mais hélas aujourd'hui sur-exploitée, les errances de ces trois jeunes protagonistes vous décollent la pupille tout en vous scotchant à votre fauteuil. Démarrant de façon presque contemplative, le film s'accélère brutalement, enchainant les images insupportables et les scènes hardcore de façon exponentielle.

Si le couple Jared Leto/Jennifer Connelly y est excellent, et si Marlon Wayans prouve qu'il est capable d'interpréter autre chose que le glandu black de service de la série Scary Movie, la vedette du film est sans aucun doute Ellen Burstyn, dont la prestation en tant que mère de famille devenue accroc aux amphétamines est tout simplement bluffante. C'est son fragment de l'histoire, plus que celle du trio principal, qui confère au film sa force, en en faisant un miroir d'une société trop concentrée sur l'apparence et à la vision faussée par l'image renvoyée par le petit écran.

Impossible de décrire l'expérience que procure la vision de Requiem for a dream, tout comme il est impossible de décrire un trip sous acides à une personne n'ayant jamais touché à la drogue. Ce diamant noir se doit d'être découvert afin de se forger sa propre opinion. Une chose est sûre : personne n'en ressortira indemne...
Hyunkel
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le 30 nov. 2011

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Hyunkel

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