Requiem for a nightmare

Après autant d’éloges je ne cache pas une certaine déception à l’issue du visionnage. On m’avait vendu « l’Appocalypse now » russe, une présentation violente et crue des exactions nazis, dans les faits on est assez éloigné de ce portrait. « Requiem pour un massacre » cumule en effet les tares du film de guerre, binaire et propagandiste, à celles du film russe, lent et peu subtil, sans pour autant récupérer les qualités respectives des deux genres...
La première heure se compose d’épouvantables longueurs et abus de gros plans le tout dans une atmosphère assez confuse (pourquoi les « recruteurs » ont-ils des uniformes allemands ?) et il faut finalement attendre la seconde moitié du film pour gagner en cohérence et commencer à entrer dans le vif du sujet avec quelques scènes impressionnantes et particulièrement réussies. Je pense entre autre au pilonnage des bois ou cette attaque nocturne aux balles traçantes qui amène le décès du compagnon bovin. A priori il s’agit de passage réalisés sans trucages (source wikipédia) ce qui tout d’abord fait flipper, tirer à balles réelles sur ses acteurs ne doit se voir qu’en Russie, mais est aussi assez troublant car ce réalisme tranche avec le parti pris de suggérer la violence plutôt que de la montrer. Mais il s’agit là de moments éphémères qui ne réussissent jamais à s’imposer durablement et construire un climat narratif robuste et émouvant au milieu de cette histoire brouillonne.
Seule la conclusion arrive à atteindre une charge émotionnelle suffisante pour répondre aux ambitions d’un tel projet, c’est assez peu au final. Peut-être que 25 ans en arrière, un peu plus près du conflit et avec moins de références de films de guerre la portée était tout autre, mais aujourd’hui il parait excessif de parler d’un chef d’œuvre. Un classique tout au plus.