Mr. Brown, Mr. White, Mr. Blonde, Mr. Blue, Mr. Orange et Mr. Pink.
Tout commence par le générique ultra stylisé montrant, sur fond de rock des années 70, les personnages découverts dans un café, filmés au ralenti traversant un parking.
Déroutant huis clos, Reservoir Dogs fait le point sur un braquage qui a mal tourné. Braquage dont on ne saura finalement rien, que les récits des malfaiteurs qui y ont participé. Rapidement la paranoïa s'installe et permet de développer l'histoire. Il s'agit de savoir pourquoi tout ne s'est pas passé comme prévu, il s'agit de découvrir qui est le traître. Faisant de la suspicion son moteur narratif, Tarantino réinvente les règles du récit cinématographique. En effet, s'il opère d'abord par flash-back classiques, souvenirs des personnages qui cherchent, en se repassant les faits, les réponses à leurs questions, il poursuit avec des retours en arrière artificiels, sans justification dans le présent mais motivés par une dynamique de narration. Enfin, point culminant du film en matière de construction, il introduit un flash-back complètement factice, illustration visuelle d'une histoire inventée, raconté à l'intérieur même d'un véritable retour en arrière par Mr Orange.