Ali Larter est quand-même sacrément callipyge

Resident Evil Extinction, contrairement à Resident Evil Apocalypse, ne suit pas l'épisode précédent immédiatement. Le film commence en effet cinq ans après la destruction de Racoon City. Désormais, le monde entier est contaminé (ce qui ne sera jamais le cas dans les jeux-vidéos), et le virus T a même eu de l'effet sur les paysages, devenus désertiques.
Mais avant de nous plonger dans ce monde post-apocalyptique (c'est le cas de le dire), l'introduction nous renvoie au premier épisode de la série, dans une sorte de remake de ses meilleurs moments. C'est un moyen assez intéressant de nous recontextualiser l'histoire, alors que dans le deuxième film on entendait Alice nous la raconter, via un témoignage audio (dont on ne verra l'enregistrement que plus tard dans le film) censé prouver le complot géant d'Umbrella (ce qui malheureusement pour elle échouera). Concernant « l'héritage » des précédents films, pour finir, on remarquera que le personnage de Jill a totalement disparu, sans même qu'il en soit fait mention à aucun moment.

Le monde proposé est assez crédible visuellement, grâce notamment à des effets spéciaux beaucoup plus convaincants qu'auparavant, mais surtout grâce à de nombreux emprunts esthétiques à d'autres films. On oscille ainsi entre le monde de Mad Max et celui de La Colline a des Yeux (avec un peu des Goonies mixé à Jabba the Hut du Retour du Jedi pour la séquence des humains consanguins et leur spectacle sadique avec les dobermans), tout en progressant dans un univers qui pourrait être celui de 28 Mois Plus Tard (le film n'existe pas (encore), pas la peine de chercher).
Les dangers sont ainsi partout dans ce monde, et les survivants sont devenus très organisés pour les combattre. Ils sont menés par Claire Redfield, qui fait enfin son apparition (et qui fait une assez forte impression, grâce à son interprète callipyge Ali Larter – connue pour ses rôles dans Destination Finale et dans la série Heroes). Ce ne sera pourtant évidemment pas suffisant pour eux, surtout quand se mêlent aux zombies des nuées de corbeaux (eux aussi tant attendus par les fans du jeu-vidéo !), dans une scène assez spectaculaire en forme d'hommage aux Oiseaux d'Alfred Hitchcock.
Mais le problème principal pour les humains des films Resident Evil, comme dans beaucoup d'autres films de zombies (mais ça marche aussi pour les films de vampires, de loup-garous, etc.), est leur incroyable propension à faire comme si de rien n'était lorsqu'ils se sont fait mordre par un mort-vivant, alors même qu'ils savent pertinemment que cette morsure fait d'eux des bombes à retardement, l'infection risquant à tout moment de les transformer en ennemi mortel pour leurs amis.

Ce troisième volet propose néanmoins son lot d'innovations, travaillant encore et toujours sur les manipulations génétiques d'Umbrella Corporation, où les grands méchants chefs sont toujours remplaçables, comme dans toute bonne multinationale et autres organisations totalitaires qui se respectent (même si un grand chef semble se détacher, qui n'est autre que... Albert Wesker, bien connu des fans comme étant l'incarnation même de la traitrise et du mal).
Le scientifique diabolique de cet épisode travaille ainsi à la fois sur des expérimentations sur des zombies cobayes (rappelant en cela quelques scènes du Jour des Morts-Vivants de l'éternelle référence Romero) et sur la recherche d'Alice, qui se révèle être définitivement le stade le plus avancé des recherches basées sur le virus T. On la voit en effet à de nombreuses reprises développer des pouvoirs qui emmènent le film dans une dimension fantastique inédite, Alice apparaissant comme un avatar de Phœnix des X-Men et son énergie « psionique' », surtout lors de son combat final contre le scientifique sus-nommé devenu ce qui ressemble beaucoup au Tyrant des jeux-vidéos, mais avec lui aussi des pouvoirs de X-Men.
Enfin, le film met en avant une dimension assez à la mode dans les films du genre, le travail sur l'idée de clonage, avec quelques scènes montrant Alice face à ses copies de laboratoire, un peu à la manière de Ripley dans Alien Resurrection, et annonciateur d'une future attaque des clones dans l'épisode suivant.

Au final, cet épisode réalisé par Russel Mulcahy (papa de la légendaire saga Highlander) redresse un peu le cap de la série, et prend le pari de prendre de réelles distances avec le jeu-vidéo. Mais il reste cependant toujours empêtré dans un style puéril initié par les producteurs, parmi lesquels Paul W. S. Anderson, dont la patte se fait toujours sentir, ne serait-ce que par un énième clin d'œil incompréhensible à Alice au Pays des Merveilles : la chanson du générique, reprise du White Rabbit des Jefferson Airplane.

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le 31 mars 2012

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