Après un second volet catastrophique, la saga nanardesque se relance avec un troisième opus attendu avec appréhension. Aucune déception, et aucune surprise, Russell Mulcahy transforme Resident Evil : Extinction en un nanar improbable, sorte de film de zombies post-apocalyptique sous influences mal digérées. Et pourtant, il s'agit sans doute du meilleur de la série.
En effet, la note d'intention du film ne manque pas de charme : créer une rupture en situant le récit et l’invasion de zombies dans un monde post-apocalyptique. Et ce même s’il n’y a rien de bien nouveau là-dedans, George A. Romero ayant bâti ses films de morts-vivants sur ce même principe et sans leur donner des faux airs de western fauché. Malgré les apparences, ce troisième épisode reprend très précisément ce qui ruinait déjà les précédents, à savoir un mépris total du matériau d’origine à nouveau relégué au rang de clins d’œils vulgaires, ainsi qu’un scénario qui bat des records de bêtise. Le jeu vidéo ? Rien à secouer, il suffit de placer de temps en temps des éléments bien reconnaissables pour satisfaire les geeks, c’est la philosophie de la franchise. Pas vraiment de cohérences avec les précédents épisodes, ce qui n'est pas vraiment surprenant tant il est difficile de faire des suites à directes de gros nanars. Ainsi, le scénario minable de Resident Evil : Extinction, qui transforme le film en un long chemin de croix interminable alors qu’il ne dure qu’1h30, n’est qu’une succession de séquences sans queue ni tête habitées de personnages totalement inexistants, de simples fonctions qui ne construisent aucun enjeu dramatique, noyés dans une narration hachée qui n’a aucun sens. Pourtant il en dégage de temps en temps un petit divertissement, les scènes d'actions sont bien mieux faites et sont beaucoup plus sympas à regarder que dans les précédents volets, même si les chorégraphies sont de temps en temps assez pauvres. Et on peut clairement remarquer que Mulcahy soigne ses cadres pour cacher la misère d’un décor tout cheap, et son découpage pour enfin livrer un film lisible et réfléchi en terme de mise en scène. Sauf que le film a beau avoir beaucoup plus de cachet que les précédents, son absence de scénario ruine toute tentative d’en tirer quelque chose. C’est plutôt joli mais ça ne raconte pas grand chose, et l’ennui pointe rapidement le bout de son nez.
Ainsi, ce Resident Evil est une troisième série Z pour la saga, avec pas mal de moyens, mais qui ne parvient même pas à construire un fight final qui soit à la hauteur de la pénible attente, avec cet affrontement ridicule entre Alice et le Tyran mollasson. Triste, et c’est pourtant le meilleur de la série.