Vraiment, ça commence directement dans le naveteux sans nous laisser le temps de respirer, puisque le générique du début n’est rien de moins… que le début du film qui passe au ralenti à l’envers. Non mais sérieusement ! Ils repassent exactement les mêmes plans dans le même enchaînement, mais au ralenti, et à l’envers. C’est un concept sensé être beau, et qui est surtout très pratique parce qu’on gagne 5 minutes sur 1h25 de film en repassant deux fois une scène qui dure normalement 40 secondes. John Woo, tu as un apôtre ! Scène d’action sans queue ni tête, puis pouf ! Paul change complètement de trame, reprenant un clone d’Alice qui effectue à son insu une simulation dans des décors de banlieue. Et là, Paul repompe les 10 premières minutes de Dawn of the dead, qu’il étire en 15 min pour montrer Alice qui fait un trou dans un plafond avec une serpillière pour monter au grenier (merci les maçons !) avant de taper des zombies avec une batte et de se faire tuer pour défendre sa fille. On reprend enfin la trame principale avec la vraie Alice dans sa fameuse tenue médicale dont on n’a jamais compris d’où venait ce design ridicule. La redondance des situations semble être le dada des scénaristes de Resident Evil, ils croient que c’est en repompant toujours les mêmes éléments d’un épisode à l’autre qu’on instaure une cohérence ? Enfin bon, le jeu commence, Alice est emmenée dans la première salle, qui n’est rien de moins que l’ouverture d’Afterlife refaite avec Alice qui regarde. Puis un couloir blanc s’ouvre, elle courre dedans poursuivie par des zombies. Et là, la scène d’action du film ! Tirant à bout portant dans des zombies tout en leur fouettant la gueule avec une chaîne antivol, c’est la scène j’me la pète du film, où Paulo cadre sa femme sous toutes les coutures en train de distribuer des coups dans une chorégraphie approximative retouchée au numérique. Puis le film introduit ses nouveaux personnages du jeu Ada Wong, la tueuse chinoise du jeu, mais surtout Léon. Et quand on voit le personnage… et bien on éclate de rire tant le décalage entre sa coiffure et sa gueule mal rasée contraste immédiatement (c’est la coiffure du jeu, mais elle ne va absolument pas à l’acteur, qui passe tout le film à se prendre des mèches de cheveux dans les yeux). Bref, Paulo ne veut pas qu’on s’emmerde, alors il nous sort des arènes de jeu à la chaine digne d’un arcade basique avec une musique calibrée en conséquence (l’accompagnement musical du massacre dans le couloir est un supplice), où nos héros vont affronter tous les caprices de Paulo qui ne prend même plus la peine depuis le film précédant de justifier la présence de monstres de plusieurs mètres de haut. Les enjeux grimpent : ce ne sont plus un, mais 2 géants qu’il faut battre. Pas de problème, Alice torche ça en 2 minutes, en courant avec les géants aux trousses qui lui balancent des coups de hache (avec un splendide faux raccord : les haches balayent les décors sans couper le géant sensé être à côté, là où passe le manche des haches…). Puis elle tire dans une bagnole qui n’explose QUE du côté des géants qui sont alors projetés et écrasés alors qu’Alice, à deux mètres de l’explosion, n’a pas un sourcil brûlé. Puis tout le monde se retrouve (faux raccord de la griffure de la bagnole, cette dernière n’est jamais griffée mais à la fin, son côté est complètement lacéré), et on fonce vers la sortie en prenant au passage la gamine qui a survécu dans une maison infestée de zombies par l’opération du saint esprit. Et comme en partant, on se prend pour Michael Bay et on fait tout péter. Tout dans le genre on fait péter le circuit de ventilation, ce qui fait péter les conduits sous marins qui mènent à la base, ce qui fait péter la base. Ouf, c’est fini. Ben non, de nouveaux clones du pitbull Michelle Rodriguez débarquent, ainsi que Jill, une gentille maintenant méchante contrôlée par Umbrella (Umbrella est en fait juste le maître du monde, faut préciser, parce qu’ils sortent des complexes de plus en plus imposants et qu’ils se sont lancés dans le clonage de masse des principaux protagonistes, probablement pour le commerce des produits dérivés). Et là, on a un combat mémorable entre Milla et Jill, puisqu’on est au niveau du Clandestin au rayon bruitage monomaniaque. A la fin, pour montrer que Milla se prend des gnons, le bruiteur passe son temps à taper sur des boites d’œufs. Ce qui donne l’impression que les personnages continuent de se battre avec des os cassés. C’est tellement outrancié qu’on explose de rire à chaque uppercut, un cassage de tibia, de colonne, de nez ou d’omoplate donnant toujours un bruit d’œuf écrasé. Et enfin, le final qui sublime le tout ! Michelle Rodriguez est immortelle ici, c’est The Mask sans le visage vert (vu sa gueule, l’aurait mieux valu). On lui tire dessus, elle recrache les balles par les doigts ! Elle casse les os en un gnon. Elle pète le sternum d’Alice et lui bloque le cœur. Cette dernière a le souffle coupé, puis 20 secondes plus tard, tout est redevenu normal, elle prend son flingue et tire sur le sol de glace, qui se casse et engloutit Michelle au milieu des zombies. Et là, on a des zombies qui nagent. DES ZOMBIES QUI NAGENT ! Comme dans House of the Dead ! Yeeeeeessssss ! On y est ! Non seulement Michelle meurt, mais en plus, c’est mauvais comme dans House of the dead. Phénoménal ! Que dire si ce n’est qu’on est impatient de voir la suite maintenant, en espérant que cette fois là, Paulo s’inspirera du fantastique vespéral d’un Lac des morts vivants…

Créée

le 26 oct. 2014

Critique lue 480 fois

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 480 fois

D'autres avis sur Resident Evil : Retribution

Resident Evil : Retribution
Gand-Alf
1

Saga effervescente.

On ne pourra pas dire que Paul Anderson n'est pas quelqu'un de généreux et qu'il ne s'amuse pas derrière sa caméra. Le bonhomme aime filmer sa femme (Milla Jovovich quand même) sous toutes les...

le 21 oct. 2013

38 j'aime

11

Resident Evil : Retribution
Marvelll
3

Plus qu’un avant la fin

Après le naufrage de l’épisode précédent, un naufrage mille fois plus impressionnant que celui du Titanic tant Paul W.S. Anderson a réussi à tout foirer hormis son générique. Le...

le 27 sept. 2012

26 j'aime

16

Resident Evil : Retribution
LeTigre
4

Il se passe de drôles de choses chez Umbrella !

Suite au visionnage du quatrième opus qui était pour un moi un vrai foutage de gueules, voire même une insulte de la série des jeux vidéo, j’avais quand même eu la curiosité de voir si le metteur en...

le 10 mai 2020

12 j'aime

6

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

99 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36