En règle générale les suites de comédies à concept peinent à retrouver la magie de l’original se contentant bien souvent d’en reprendre la recette désormais éventée (on pense bien entendu ici à Ghostbusters dont une des vedettes offrait un des meilleurs gags du premier Zombieland ). Quand en plus la dite suite débarque dix ans après le premier film dans un genre qui a été épuisé par des dizaines de films et de séries dans la décennie écoulée, l’inquiétude est d’autant plus grande. Toujours écrit par le tandem Rhett Reese & Paul Wernick , que le succès de Bienvenue à Zombieland et des deux Deadpool a définitivement inscrit dans la liste des scénaristes qui comptent à Hollywood (ils signent celui de 6 Underground le film de Michael Bay attendu sur Netflix en fin d’année) et réalisé par Ruben Fleisher que le triomphe de l’ignoble Venom a remis en selle ce Retour à Zombieland s’avère être une réussite.


n retrouve donc Columbus le névrosé (Jesse Eisenberg), le guerrier redneck Tallahassee (Woody Harrelson), la sarcastique Wichita (Emma Stone) et la rebelle Little Rock (Abigail Breslin) désormais une véritable famille recomposée vivant la grande vie dans LA Maison Blanche. Mais Little Rock la plus jeune du groupe souhaite vivre sa propre vie et fugue en compagnie de sa sœur, affolée par la demande en mariage de Columbus. La cadette fini par abandonner son aîné pour partir avec Berkley (Avan Jogia) un hippie qui veut lui faire découvrir la mystérieuse colonie de Babylon. Wichita rejoint alors ses anciens compagnons pour l’aider à retrouver sa sœur d’autant qu’une nouvelle variété de zombies particulièrement agressive baptisée par Columbus les T-800 rode..


Reese, Wernick et Fleisher reprennent immédiatement le rythme sans manquer une mesure, tous les éléments qui ont fait le succès du précédent sont de retour l’humour , l’action , le gore et le soin apporté aux personnages avec un rythme encore plus soutenu pour compenser la familiarité. Le quatuor d’acteurs dont la carrière entre temps a pris une autre dimension (Stone a remporté un Oscar pour La La Land, Harrelson a été nommé pour Three Billboards Outside Ebbing Missouri, et Eisenberg pour The Social Network) se retrouvent avec la même aisance et une complicité palpable. Bien sur la dynamique entre leurs personnages est semblable au précédent mais les péripéties du nouveau film permettent de l’éclairer sous un angle un peu différent. La relation entre Talhassee et Little Rock se fait plus paternelle (une évolution émouvante puisque on se souvient qu’il avait perdu son jeune fils) et Columbus abandonné par Wichita va en nouer une nouvelle qui va se révéler un des points forts du film. Contrairement au premier film qui se concentrait sur quatre personnages Retour à Zombieland élargit l’univers du film à de nouveaux-venus en particulier Madison une caricature de » valley-girl » – figure d’adolescente californienne blonde, stupide et superficielle sur le modèle d’une Britney Spears ou d’une Paris Hilton – qui se révèle un personnage incroyablement drôle mais aussi terriblement attachant grâce à la performance incroyable de Zoey Deutch (Everybody Wants Some!!, la série de Ryan Murphy The Politician sur Netflix) . La tension entre Wichita et Madison , deux femmes complètement opposées et les réactions agacées d’Emma Stone dynamisent le film.
Autres nouveaux venus dans Retour à Zombieland Nevada (Rosario Dawson) une fan d’Elvis Presley dur à cuire qui habite prés de l’ancienne demeure du King aux cotés Albuquerque (Luke Wilson) et Flagstaff (Thomas Middleditch) qui sont de véritables doppelgängers des personnages interprété par Harrelson et Eisenberg. Si Albuquerque et Talhassee entrent vite en compétition, les deux autres se trouvent dans une synchronicité parfaite. Le gag si il est plus ou moins repris du Shaun of the Dead d’Edgar Wright est parfaitement exécuté, ne s’étire pas trop et donne lieu à une séquence d’action parmi les plus dynamiques de l’année , véritable démonstration de mise en scène. Les nouvelles variétés de zombies que ce soit les « Homer » (comme Simpson) , les « Hawking » (comme Steven) et les fameux » T-800″ ne divergent pas trop du modèle standard mais les séquences de massacre de zombie (et les prix du dégommage de zombie du mois) sont aussi efficaces que celles du premier volet.
On pourra arguer que Retour à Zombieland n’a pas vraiment de direction ni d’autre objet que de passer un peu plus de temps avec ses personnages et ne fait donc pas la preuve de la nécessité de son existence. Néanmoins c’est un film parfaitement conscient de ses atouts et des attentes du public qui n’a d’autres ambitions que de les satisfaire et y parvient haut la main. Sa réussite tient à ce qu’il parvient à retrouver le ton de l’original sans essayer de reproduire à tout prix sa structure mais sans chercher non plus à s’en éloigner de façon artificielle.


Conclusion : Certes la recette est la même mais qu’est ce qu’elle est efficace ! Non-stop, bien écrit , drôle du début à la fin Retour à Zombieland tire le meilleur de la complicité du casting original et marque la découverte du tempérament comique de Zoey Deutch .

PatriceSteibel
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le 28 oct. 2019

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PatriceSteibel

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