Retour à Zombieland faisant montre d’une paresse remarquable, pas la peine d’y aller par quatre chemins et de forcer inutilement sur le cardio : ce film est d’un nombrilisme effarant. Révélé suite au succès imprévu de l’opus originel, Ruben Fleischer confirme par la même occasion que les déceptions (cuisante pour la seconde) que furent Gangster Squad et Venom ne sont pas des incidents isolés, bien au contraire : car par-delà sa nature de suite dispensable, le présent film verse dans un tel recyclage low-cost que n’importe quel faiseur un tant soit peu fiable aurait pu s’en charger.
Toutefois, il serait malvenu de tirer à boulets rouges sur ce Double Tap somme toute distrayant, sa bonhomie naturelle et quelques éclaircies comiques assurant un semblant de divertissement : à l’aune d’un quatuor, quoique chamboulé, servant de guide à un périple tout aussi simpliste que sympathique, l’intrigue se consomme sans déplaisir mais suscite dans le même temps un sentiment d’indifférence prédominant. Rien de rédhibitoire donc mais une pléiade de remontrances convenant d’être énumérées.
Guère fanatique quant aux prétentions de Bienvenue à Zombieland, mais lui reconnaissant des qualités certaines, ce second opus ne partait heureusement pas avec l’handicap de l’attente obsessionnelle : mais comme évoqué plus haut, il s’apparente finalement à un piètre ersatz se contentant de tourner en rond. Poussant le délire méta toujours plus loin, quitte à même titiller le quatrième mur au gré d’une narration des plus « conscientes », le long-métrage nous fait l’étalage de tout ce qui faisait l’originalité de son univers : mais la surprise appartenant au passé, l’exécution tient davantage de la redite fainéante que de l’extension maligne.
Pire encore, on frise le copier-coller pur et dur, si ce n’est que Fleischer a abandonné voici quelques temps toute démarche de mise en scène : le fameux générique « For Whom the Bell Tolls », bel exemple d’inventivité malicieuse à l’imagerie référencée, n’illustre que trop bien ce point tant celui de Double Tap tente piteusement d’y faire écho. Coupable de trop se regarder le nombril, clins d’œil faciles à l’appui (entre autre chose), celui-ci se fend qui plus est d’un récit ô combien convenu, son fil rouge sur fond de « crise familiale » et de « réconciliation finale » vu déjà mille fois ne pouvant se raccrocher qu’au délire ambiant.
Le dernier quart d’heure, en totale roue libre, est alors symptomatique d’une ambition mise au placard, l’amoncellement de poncifs en permettant la résolution mettant en lumière l’artificialité d’une intrigue sans véritable panache. Nous pourrons aussi regretter que Retour à Zombieland ne capitalise pas vraiment sur ses rares innovations, les « Homer », « Hawking » et autres « ninjas » étant en apparence réduits à alimenter le folklore en place ; difficile enfin de ne pas voir dans le T-800 un simple prétexte visant à pimenter un récit téléphoné.
Reste une Madison étonnamment bien utilisée en dépit du caractère improbable de sa survie, une brochette d’interprètes visiblement heureux de retourner au charbon et ces mêmes charmes que l’on prête de bon cœur à Zombieland : s’ils sont ici moindres, ils demeurent contre vents et marées.
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