Grosse production spielbergienne, modèle scénaristique, grand moment de cinéma populaire... Back to the future fait partie de ces chefs d'oeuvre qui combinent à la fois d'incontestables ambitions artistiques et d'importants moyens budgétaires, s'imposant sans difficultés parmi les meilleurs divertissements des années 80.


Robert Zemeckis s'impose ici en véritable prodige technique, reconstituant sur près de deux heures toute la mythologie de deux décades riches en symboles et multiples codes culturels américains : les années 50 et les années 80. Neuf ans avant le brillant Forrest Gump ( remarquable peinture de la récente Histoire des États-Unis, s'étalant sur près de 30 ans ) la direction artistique de Back to the future fait d'ores et déjà figure de paradigme cinématographique, témoignant d'une densité documentaire proprement sidérante. A partir d'une histoire farfelue de voyage à travers le temps Zemeckis fabrique un drame familial totalement efficace, prenant logiquement forme au sein même de cette extraordinaire reconstitution filmique. C'est tout simplement passionnant et jubilatoire.


Le scénario, à la croisée de la comédie, du fantastique et de la science-fiction multiplie les boucles narratives avec une saisissante virtuosité ; prenant le temps de présenter les personnages dans le premier quart d'heure le scénariste Bob Gale nous entraîne ensuite dans le noeud dramatique majeur de son intrigue : une curieuse affaire de machine à voyager dans le temps. Ayant souvent recours à la démonstration scientifique et un tantinet bavard dans son déroulement ( principalement par l'entremise du Doc Emmett Brown, joué par l'halluciné et tristement méconnu Christopher Lloyd ) Back to the future est un film passionnant dans ses détails visuels et ses micro-variations narratives. L'épaisseur des personnages, la composition décoiffante d'Alan Silvestri ou encore la photographie du grand Dean Cundey font de ce premier volet un formidable bijou de l'entertainment, expliquant facilement le statut culte de toute une inlassable trilogie...


Entre un Marty Mc Fly préfigurant Chuck Berry dans un rock'n'roll endiablé, un Georges Mc Fly étalant un Biff d'un crochet du gauche ou encore un Doc jouant les alpinistes sur la corniche d'un hôtel de ville attirant la foudre salvatrice Back to the future est un classique générationnel à voir et à revoir encore et encore. Définitivement populaire, ce premier volet reste objectivement le meilleur de la trilogie de Zemeckis. Chef d'oeuvre !

stebbins
10
Écrit par

Créée

le 1 mai 2018

Critique lue 229 fois

1 j'aime

stebbins

Écrit par

Critique lue 229 fois

1

D'autres avis sur Retour vers le futur

Retour vers le futur
Jackal
9

Mister Zemeckis, bring me a dream

1985. Marty McFly a 17 ans, et vit dans une famille de losers. George, son père, est une larve malmenée par Biff Tannen, son patron (et ancien emmerdeur/bourreau en chef au lycée). Lorraine, sa mère,...

le 15 oct. 2011

129 j'aime

5

Retour vers le futur
Taguzu
10

Retour vers mon passé

He was never in time for his class... he wasn't in time for his dinner... Then one day... he wasn't in his time at all. Aller là où il n'y a pas de route A la vue de mon avatar vous l'aurez...

le 16 sept. 2013

128 j'aime

25

Retour vers le futur
parasaurolophus
9

Un film outrageusement incohérent !

Tout ce que j'ai à dire de positif sur ce film a déjà été rabâché par tout le monde. C'est ultra culte, ça influence encore la mode d'aujourd'hui (qui, pour sa part, aime bien retourner vers le...

le 14 oct. 2010

99 j'aime

31

Du même critique

La Prisonnière du désert
stebbins
4

Retour au foyer

Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...

le 21 août 2016

42 j'aime

9

Hold-Up
stebbins
1

Sicko-logique(s) : pansez unique !

Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...

le 14 nov. 2020

38 j'aime

55

Mascarade
stebbins
8

La baise des gens

Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...

le 4 nov. 2022

26 j'aime

5