Tourné dans la foulée du 2e volet, RVLF 3 évite l’écueil d’une suite réchauffée et sans intérêt. Si l’intrigue s’avère moins captivante que dans les deux premiers films (sans doute les limites de l'effet "déjà-vu"), le souffle scientifico-humoristique ne faiblit pas.
Déjà un petit exploit car prendre pour décor le Far West représentait un sacré défi pour ces héros futuristes que sont Doc et Marty. Mais, même en 1885, ces deux-là trouvent rapidement leurs marques. Honneur à l’ancien (le vénérable Christopher Lloyd), d’ailleurs : on découvre ici le savant fou, reconverti en Maréchal-ferrant, sous un jour nouveau. Amoureux transi de l'impétueuse Clara, il joue presque à contre-emploi et c’est assez réjouissant. Marty, lui, doit se farcir «Molosse» Tannen et sa bande de hors-la-loi en se faisant appeler Clint Eastwood. Et l’intrigue spatio-temporelle dans tout ça ? Après le trip «western», elle finit par reprendre ses droits pour boucler la boucle, presque miraculeusement.
Une fois encore, les scénaristes ont été inspirés et gardé le souci du détail. Beaucoup de scènes font écho à d’autres vues dans les deux épisodes précédents, ce qui tend à renforcer l’impression de cohérence générale. A ce titre, assister à la construction de Hill Valley, berceau imaginaire de la saga, a quelque chose d'émouvant. Les personnages principaux, eux, semblent voués à revivre les mêmes choix ou les mêmes échecs de génération en génération. Pas de grand message philosophique à en tirer, tout ceci n’est que fiction et divertissement. Et c’est sans doute mieux comme ça !
Lors du «Happy End» typique des comédies américaines, la porte n’est pas complètement fermée à une suite de la trilogie initiale. Mais pas besoin d’en rajouter, ce serait dénaturer l’œuvre. Libre à chacun, donc, d’imaginer d’autres péripéties spatio-temporelles pour Doc et Marty, ensemble ou séparément. Après tout, ces deux-là ont encore un bel avenir devant eux...

Libaber
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 20 déc. 2022

Critique lue 289 fois

Libaber

Écrit par

Critique lue 289 fois

D'autres avis sur Retour vers le futur 3

Retour vers le futur 3
Gand-Alf
8

Lost in Time.

Tourné à la suite du second volet au détriment de la santé d'un Robert Zemeckis alternant tournage le jour et montage la nuit, Back to the Future, part 3 reprend les choses à l'instant exact où nous...

le 11 mai 2016

34 j'aime

Retour vers le futur 3
Sergent_Pepper
7

Requiem in the steam

J’ai un bel avenir dans le passé : pour conclure sa trilogie, Zemeckis explore un nouveau pan du mythe américain : après les fifties du premier volet, l’inquiétude du futur dans sa suite, place aux...

le 25 mars 2017

30 j'aime

2

Retour vers le futur 3
Torpenn
6

Le passé composté

L’avantage de ne pas être au cinéma en décembre 1989 mais dans son lit vingt-quatre ans plus tard, c’est qu’on peut se manger la suite de l’épisode 2 dans la foulée… Alors, ça ne commence pas trop...

le 8 janv. 2014

29 j'aime

12

Du même critique

Retour vers le futur
Libaber
10

Hors du Temps

Il n’existe pas de film parfait. Soit. Trop de subjectivité en jeu, trop de paramètres à concilier pour faire l’unanimité. Alors comment parler d’une œuvre que l’on place au-dessus de tout ? Comment...

le 8 oct. 2014

5 j'aime

Mulholland Drive
Libaber
9

Miroir, mon beau miroir...

Fan de David Lynch depuis l’adolescence, je considère «Mulholland Drive» comme son oeuvre la plus aboutie. Bien entendu, on ne parle pas ici de cinéma conventionnel, et je conçois que cela rebute...

le 28 déc. 2014

3 j'aime

Yesterday
Libaber
7

Amour et sincérité

Puisque la mode est au biopic musical ("Bohemian Rhapsody", "Rocketman"), rien de scandaleux à en consacrer un au plus grand groupe pop de tous les temps. Sauf que là, on raconte leur immense succès...

le 8 juil. 2019

1 j'aime

1