I'll be quite honest with you. I'm torn between breaking your neck and throwing you down the stairs.

Le premier tiers de Atonement est superbe. On nous y présente un groupe d'aristocrates anglais profitant de l'été dans une magnifique propriété à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. L'une d'entre eux, Cecilia, interprétée par Keira Knightley, se cache à elle-même une attraction puissante envers son ami d'enfance Robbie, joué par James McAvoy, pendant que sa petite sœur Briony passe ses journées à écrire une pièce de théâtre qu'elle compte bien mettre en scène devant le reste de sa famille. Les journées sont longues, ennuyeuses, et les protagonistes sont assommés par la chaleur estivale. Briony, dont l'imagination ne connait aucune limite, est témoin de plusieurs moments d'intimité entre Cecila et Robbie qu'elle interprétera de la mauvaise manière et le tout entraînera une fausse accusation qui enverra Robbie en prison alors qu'un avenir brillant se présentait à lui.

La totalité de cette partie du film est brillante. Le réalisateur, Joe Wright, ne cesse d'augmenter la tension sexuelle régnante entre Cecilia et Robbie et le spectateur se cramponne à son siège, ne pouvant attendre la suite des événements.


Malheureusement l'histoire et le film changent de rythme par la suite, et ce dernier perd l'élan narratif qui avait été jusque-là si bien construit. L'histoire vagabonde comme Robbie en France et on perd un peu le fil (pas trop non plus, n'exagérons pas). On peut reprocher au film d'abandonner quelque peu les personnages de Robbie et Cecilia pour se focaliser sur Briony âgée de 18 ans et rongée par la culpabilité, puisqu'en âge de comprendre ses actes. Il s'agit presque d'une nouvelle histoire, d'un nouveau film. Ajoutez à cela des bonds en-avant ou en arrière dans le récit, et le tout est un peu confus.
Wright a tout de même des qualités de réalisateur indéniables. On pourra citer bien entendu le plan-séquence MONSTRUEUX lors de l'arrivée de Robbie et ses deux compères sur la plage de Dunkerque, mais aussi quelques plans qui mériteraient presque un arrêt sur image tant ils sont beaux, en particulier durant le premier tiers. On lui reconnaîtra par ailleurs une faculté à filmer Keira Knightley inégalable puisqu'il parvient à nouveau, après Pride and Prejudice, à la présenter sous son plus beau profil, même s'il est vrai que le film d'époque sied particulièrement bien, il faut l'admettre.

Atonement est donc un film tout sauf joyeux, qui jouit d'une très bonne première partie mais dont les deux derniers tiers déçoivent un peu, terminant donc sur une note (légèrement) négative.

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le 26 nov. 2014

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Jake Elwood

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