C'est vrai qu'il a l'air sympa l'ami Dany Boon ; c'est vrai aussi que ces "Ch’tis" étaient maladroits mais attendrissants... Mais avec ce "Rien à déclarer", rien de tout ça ! Ici c'est plutôt l'appel du billet violet qui semble parler. Puisque le succès commercial des Ch'tis a été dû grâce à ceux qui n'allaient jamais au cinéma d'habitude (à comprendre les vieux, les campagnards et ceux qui ne s'intéressent pas au cinéma) la production a énormément investi pour rameuter à nouveau tout ce petit monde à coup d’affiches, de tournées, d'avant-premières et de passages en plateaux télés. Le problème, c'est que le film est à l'image de sa campagne de promotion : taillé sur mesure pour les vieux beaufs. S'en est presque insultant tant ici la comédie est caricaturale, simpliste, répétitive et surtout bien grossière. Le pire, c'est que tout ça fait clairement réfléchi tant tous les codes rétrogrades « très vieilles France », mais aussi l'humour digne des comédies vaseuses des années 70, et enfin la fuite manifeste d'humour élaborée apparaissent comme flagrantes. Alors déjà que l'ami Boon n'est pas très inventif avec sa caméra, du coup quand il se met à surjouer et « surtourner » (Pitié ! Séquestrez le compositeur de la B.O. !) le résultat devient indigeste. Alors peut-être que celui qui côtoie les salles obscures tous les trois ans sera ravi de ces deux heures passées dans un fauteuil confortable, émerveillé qu’il sera de voir des images s'animer, mais en tout cas l'habitué risque quant à lui de rester fort dubitatif. Certes, il en faut pour tout le monde, et c'est vrai qu'en cela c'est suffisant pour rendre la démarche de Dany Boon légitime, mais il est quand même dommage que cette sympathie du comique nordiste qui était la clef de son succès soit devenu un objet marketing calibré et formaté pour se remplir au mieux les poches...