Après le succès phénoménal de Bienvenue chez les Ch'tis, Dany Boon récidive dans la tolérance d'autrui et déplace son intrigue similaire chez les Belges, au début du passage à l'Europe. L'occasion de vivre ou de se remémorer ces temps anciens le temps d'une comédie sympathique à défaut d'être pleinement réussie. Situations poussives (obligatoire dans ce type de film), dialogues téléphonés et rébarbatifs ainsi qu'un humour vieillot sont hélas au centre d'une petite intrigue cousue de fil blanc où se mêlent racisme franco-belge, triangle amoureux et mini-enquête policière peu convaincante.
Ainsi, bien loin de l'humour tricolore aussi classique que franchement rafraichissant des Ch'tis, Dany Boon nous ressert des petites situations collées les unes aux autres dont la moitié ne sont hélas pas très folichonnes. Ainsi, certaines sont inutilement étirées, comme le plan des gangsters (interminable), d'autres sont tout au plus amusantes et d'autres encore ne font pas rire du tout, en témoignent les continuelles exagérations d'un Benoit Pooelvoorde incontrôlable et les frasques antifrançais science-fictionnelles de son personnage.
Pour le reste du casting, on reste dans les clous : Boon s'octroie une fois de plus le second rôle et on retrouve une partie des acteurs de son précédent film comme Guy Lecluyse, Zinedine Soualem, Nadège Beausson-Diagne et Jérôme Commandeur. Les acteurs belges comme François Damiens (inexploité) et Jean-Paul Dermont s'en sortent quant à eux bien mais auraient bénéficié d'un peu plus de légèreté. En somme, Rien à déclarer est une comédie avec bien vingt ans de retard sur le fond, le point de vue historique étant aussi intéressant qu'en soi bâclé. On s'amusera donc de quelques passages et de certains dialogues soignés mais on regrettera amèrement cette légère poésie dans laquelle baignait "le plus gros succès français"...