La salle était pleine, et j'ai dû me placer au troisième rang. Papys, Mamys, enfants, et tous les âges intermédiaires bourraient la salle. C'est déjà une indication.
Donc, pas besoin de chercher une esthétique élitiste là-dedans. L'art de faire sa vie avec la soeur d'un gros con raciste, campé avec énergie par Benoît Poelvoorde, est bien dans la ligne idéologique dominante. Dans ce cadre de spectacle familial qui ne cherche pas à prendre la tête (et qui y parvient très bien), l'écriture est intéressante en raison de la succession rapide et ininterrompue de situations drôles.
Les allusions à la construction européenne, aux premiers ordinateurs personnels, nous renvoient à une autre époque. On appréciera qu'un Chinois relance le problème de xénophobie en conclusion.
Les intellos de Cannes ne verront jamais ce divertissement sans prétention. Mais eux-mêmes ont parfois mal à la tête. Ils pourront alors s'égarer dans une salle où passe ce film. Au premier rang, c'est tout ce qu'il reste.