je poste cette critique plus d'une semaine après la sortie du film. J'aurais aimé la poster plus tôt, étant donné qu'il était encore possible d'imaginer que Dany Boon allait se manger un bide en proposant cette daube au peuple français qui l'avait tant acclamé à l'issue de la sortie de Bienvenue chez les Ch'tis. Maintenant que le film, propulsé par une des meilleures premières semaines de tous les temps, est en route vers les 10 millions de spectateurs, le plaisir de tirer sur une ambulance s'est bien malheureusement volatilisé.
Patrice Leconte, coutumier du "dépassage" de 10 millions de spectateurs, courait récemment à la rescousse de son compagnon d'infortune Dany Boon, acculé par les critiques qui descendent sa comédie policière et frontalière. Selon Leconte, les critiques n'auraient pas "pardonnés" Boon pour son impensable score au box-office et se vengeraient donc bien sournoisement en clouant au pilori son nouveau chef-d'oeuvre. Le même Leconte qui devrait plutôt tenter de faire oublier qu'il a réalisé les Bronzés 3, et plutôt ramener à notre mémoire des films comme Ridicule ou Monsieur Hire qui ont fait de lui un des plus importants cinéastes français des années 90. Digression terminée.
Si la critique est si sévère concernant Rien à Déclarer, ce n'est pas de la rancoeur, mais bel et bien car il s'agit d'un mauvais film, voire d'un très mauvais film. Un film long. Un film chiant. Un film pas drôle.
Mais pour quelles raisons ? A la vision de Bienvenue chez les Ch'tis, si il n'avait échappé à personne que si Dany Boon n'était pas exactement Blake Edwards, le film faisait passer un très agréable moment, porté par un scénario plutôt bien amené et des dialogues assez jubilatoires.
Cependant, voilà, Dany "the genius" Boon, tout auréolé de sa gloire, a eu l'excellente idée de se fâcher avec ses scénaristes, Alexandre Charlot et Franck Magnier (auteurs-réalisateurs du correct Imogène McCarthery sorti l'an dernier), pour des questions de gros sous. Seul à la barre, avec sa très jolie compagne en tant que "conseillère artistique", Boon écrit, réalise et interprète donc aujourd'hui un film mal écrit et sur-produit jusqu'à l'outrance.
Le comique de Rien à Déclarer, quand il y'en a un, se révèle donc involontaire. A voir tous ces voyages dans l'espace (véridique), ces poursuites sur l'autoroute et ces gunfights à la Jack Bauer, le spectateur-france-d'en-bas aura en tout cas l'occasion de se réjouir d'assister à un divertissement complet et de qualité (ou pas).
Pour ce qui est de la morale anti-raciste du film, ce même spectateur ne pourra que s'esclaffer (et/ou assouvir ses penchants inavoués) en contemplant Benoit Poelvoorde poursuivre rageusement et revolver au poing un français d'origine asiatique lors de la dernière scène du film.
Pathétique.