Tandis que Mad Max: Fury Road s’apprête à sortir dans quelques mois, grosse bobine australienne à cent millions de dollars (signant au passage le grand retour de George Miller au genre, qu’il avait abandonné depuis Les sorcières d’Eastwick), ses compatriotes indépendants tentent eux de renouer avec l’esprit cheap de l’époque. Le premier Mad Max avait coûté une bouchée de pain, il en est de même pour Wyrmwood, bobine aussi sanglante que vitaminée et drôle. Le pari était cependant risqué pour les frères Kiah et Tristan Roache-Turner, car vouloir faire du zombie cool qui en jette c’est une chose, mais lorsque le budget ne suit pas cela peut se transformer en cauchemar, comme ce fut le cas avec Gangsters, Guns & Zombies ou DeadHeads. D’ailleurs, bien que l’on puisse penser de prime abord à le comparer à Mad Max, son pendant gériatrique serait davantage Evil Dead, tant ils tirent tous deux vers du splatter jouissif et un humour particulier, ainsi que des plans ingénieux et une démonstration du talent indéniable des types aux commandes.
Les codes du genre sont même renversés car si les zombies sont à craindre pour leur tendance à vous arracher des bouts de chaire, le virus qui les a contaminé a rendu leur sang aussi combustible que de l’essence, tandis que cette dernière est devenue inerte, obligeant nos héros à avoir un passager supplémentaire pour faire la route. C’est probablement le premier film où vous verrez les protagonistes pester car il n’y a pas de zombies aux alentours ! Il y a aussi un tas d’autres bonnes idées dans Wyrmwood, comme la paire de sidekicks vraiment efficaces que sont Benny (Leon Burchill) et Brooke (Bianca Bradey), le premier étant un hilarant aborigène et le second une jeune femme bien décidée à s’échapper du laboratoire d’un scientifique fou débarqué de la planète nanar, sans oublier la capacité de celle-ci à contrôler les zombies; un thème qui semble revenir à la mode (cf. Z Nation) et c’est plutôt une bonne chose puisque logiquement les zombies ont un maitre (cf. Vaudou de Jacques Tourneur).
Wyrmwood est un bijou d’humour britannique couplé à une déferlante de membres coupés et cervelles éclatées. En tant que fan de film de l’horreur, qui plus est de morts-vivants, il serait aussi criminel de ne pas vous le recommander que vous forcer à revoir le remake de Freddy une seconde fois. On décèlera de-ci de-là de brèves longueurs, mais l’alchimie fonctionne tellement sur le plateau que l’effet se reproduit instantanément sur le spectateur qui hurlera immédiatement pour une seconde dose, pour laquelle il devra attendre jusque 2016.
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le 17 mars 2015

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