Grands espaces pour une tristesse aussi vaste!

Il est toujours agréable de se dire que derrière la stature, la carrure athlétique, le physique hors normes d'un acteur, peut se cacher un vrai auteur, quelqu'un avec de la sensibilité, de la lucidité et de l'intelligence. Non seulement ce film est bon, mais aussi d'une humilité sans faille. On suit le parcours de Wolf, un indien qui après avoir vengé l'odieux viol de sa mère, doit fuir le FBI qui le traque pour s'être fait justice lui même, et pour aussi jeter les cendres de sa défunte mère, sur les terres indiennes d'ou il tire ses racines. Un film qui joue sur un aspect contemplatif, le parcours d'un anti héros qui se sait quelque part emporté par sa destinée, mais qui a aucun moment ne détale, ne sors de sa voie. Il reste lui même!

On a des beaux décors, des plans à rallonges sur des immensités rocailleuses, poussiéreuses, arides ou juste oubliées dans cette Amérique immense, mais ou certaines gens peuvent vivre sans jamais croiser personne. Le côté motards rappelle l'épopée non moins célèbre du binôme de Easy Rider, le tout avec un rythme posé, sans fioritures ni superflu, on laisse s'étirer les scènes, on laisse le spectateur découvrir les paysages, les décors et les personnages croisés dans ce road movie qui montre un Jason Momoa loin de ce qu'il fait habituellement, loin du lutteur viril et usant de ses biscotos gros comme des melons! Un film généreux aussi, qui cherche à montrer le visage de cette Amérique des origines, celle des indiens, celle des vrais américains....
Le petit budget hélas ne permet pas à ce film d'avoir tout ce qu'il aurait mérité sur le plan de la photo, de la qualité de l'image. Mais tout est pardonné grâce au jeu des acteurs et à la musique qui accompagne ce film prenant!