Roar
6.2
Roar

Film de Noel Marshall (1981)

C'est un film de dingues que voilà ! Noel Marshall décide de faire un film avec 150 gros félins, sans s'être vraiment documenté dessus ni même avoir engagé des dresseurs pour les contrôler, juste pour le plaisir de montrer ces créatures qu'il aura rencontrées au détour d'un tournage quelques années auparavant. Le tournage fut chaotique, semé d'embûches naturelles et aboutira en un film vraiment étrange.


Le scénario est minimaliste au possible. Le concept : laisser les animaux faire ce qu'ils veulent. Il y avait bien une ligne directrice, un jeu de chat et de la souris, mais rien de plus au final, puisqu'on ne pouvait pas trop en demander à ces animaux aussi gracieux (quelle élégance) que capricieux (des heures, parfois des jours à attendre qu'un animal fasse quelque chose). Est-ce chiant pour autant ? Pas du tout ! C'est un vrai film d'action spectaculaire, sauf qu'à la place d'explosions, l'auteur nous offre des créatures qui jouent (ou qui chassent?) avec les héros de l'histoire, je veux dire des vraies créatures, pas du numériques, avec de vrais attaques, de vrais bons, de vrais crocs.


Les vedettes, ce sont les animaux, les personnages ne sont d'ailleurs que très peu construits (l'on retiendra quelques dialogues au début pour les présenter, et puis le personnage principal qui est une sorte de hippie inconscient). Et puis c'est drôle. C'est plus une comédie qu'un thriller. Ces moments étirés à l'infi où la petite famille fuit les tigres et lions en passant de pièce en pièce, appuyé par une musique marquant l'insouciance... Le drame et là, tout comme les conflits, mais l'on rit beaucoup. L'on se répète aussi très souvent : ils sont complètement fous.


Côté mise en scène c'est vraiment impressionnant, bien sûr, puisque chaque attaque est réelle. D'ailleurs bon nombre de membres de l'équipe, tant devant que derrière la caméra, s'est retrouvé à l'hopital. Et même la famille du réalisateur impliquée ne semble pas rancunière, au contraire, ils soutiennent tous que ce tournage était une chance et que ces animaux sauvages sont merveilleux. Pour l'info, il s'agit ici d'un des premiers films Hollywoodien de Jan De Bont en tant que chef op' ; il en retient une expérience inoubliable qui le marquera pour toute sa vie, et pas seulement parce qu'il a été scalpé par un des lions ; en effet, il a dit avoir dû apprendre à gérer 5 caméras en même temps afin de filmer au mieux les interactions avec les félins, chose pas toujours facile puisque l'on ne pouvait jamais anticiper ce qu'ils feraient . Les acteurs sont bons et n'hésitent pas à effectuer leurs cascades eux-mêmes. Le décor est vraiment chouette et est vraiment, vraiment, vraiment exploité à fond : on ne bouge pratiquement pas de cette vieille baraque de tout le film, et l'on en visite toutes les pièces. C'est aussi l'époque où Griffith était mignonne, pas encore toute refaite. Malheureusement on ne la voit pas tellement (ben non, par contre si votre truc, ce sont les lions, vous n'aurez pas assez de kleenex pour tout le film !).


Bref, un film vraiment étrange, unique. Un scénario minimaliste, mais des enjeux de taille (la survie, la peur) e tpuis une mise en scène qui fonctionne grâce à d ebonnes prises de vue (un excellent travail de Jan De Bont).


PS : http://image.noelshack.com/fichiers/2015/30/1437489498-roar.jpg

Fatpooper
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le 27 sept. 2014

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