Après Les Gamins, Max Boublil et son comparse de toujours Anthony Marciano reviennent en 2015 pour une adaptation parodique des aventures de Robin des Bois. Malheureusement sorti à une époque où le public français préfère se ruer sur le dernier Kev Adams ou Franck Dubosc, Robin des Bois : La Véritable Histoire reste un échec cuisant au box-office français, une cible pour les critiques assassines et une forte perte d’argent pour les producteurs, le film ayant coûté 11 millions d’euros pour un résultat dépassant à peine les 5 millions. Toutefois, cette parodie certes pas très mémorable n’est pas la purge tant décriée…


Fortement inspirés par les films des ZAZ, des Frères Wayans ou encore Mel Brooks, Marciano et Boublil proposent une variante inédite à la légende, transformant le voleur au grand cœur en lâche vulgaire, menteur et magouilleur, qui préfère voler aux pauvres pour s’offrir le bordel de ses rêves. Une déviance qui ne plaira pas à tout le monde, Robin des Bois restant une figure mythique du héros qu’il ne faut pas trop égratigner. Pourtant, outre un scénario original un brin faiblard, le film alterne entre gags désopilants et pastiches évidents, le tout saupoudré d’anachronismes inévitables et de dialogues crus parfois faciles. Allergiques aux insultes et aux blagues en dessous de la ceinture, évitez ce film sans trop vous poser de questions. Les férus de comédies américaines grand public seront en revanche plus à l’aise.


Certes un peu trop gratuit et surtout rébarbatif, l’humour vulgaire et le manque d’idées scénaristiques sont principalement le point faible du film, certains acteurs faisant ce qu’ils peuvent pour meubler des lignes de dialogues approximatives (pauvre Gérard Darmon) tandis que d’autres ont l’air de franchement s’éclater comme Patrick Timsit ou Malik Bentalha. Parmi de nombreuses imperfections, on rigolera assurément de certains running gags comme l’haleine fétide de Petit Jean (Ary Abittan, moins énervant qu’à l’accoutumée) ou les complexes de Tuck (« C’est parce que j’suis arabe ? C’est parce que j’suis homo ? C’est parce que j’suis juif ? »), tout en appréciant quand même le soin apporté aux décors, costumes, photographie et mise en scène, cette dernière étant tout sauf plan-plan comme peut le faire un Fabien Onteniente ou un Philippe de Chauveron.


En somme, ciblé pour un public adolescent ou peu exigeant, parfois réussi malgré un ensemble un peu laborieux, cette Véritable Histoire n’est pas le renouveau de la comédie française mais parvient toutefois à proposer autre chose que des films de mœurs copiés-collés, démagos et moralistes. Et c’est plutôt rare pour être apprécié.

Créée

le 13 juin 2020

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