Robin des Bois par Alexandre Godard
Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas l'histoire de Robin des Bois qui nous est conté, mais celle de Robin Longstride, celui qu'il fut avant d'être Robin à la capuche.
C'est bien plus intéressant que la même histoire qui nous a été rabâché depuis plus de 50 ans au cinéma. Plus réaliste (la signature de Scott), plus humain, plus original, c'est une approche qu'on avait pas encore vu. L'action est comme d'habitude très bien faite, mais cerise sur le gâteau, ce n'est pas vraiment ce qui retient l'attention : ce serait plus le numéro de Cate Blanchet et Russell Crowe le vrai intérêt du film. Les dialogues entre les 2 tourtereaux sont croustillants. Logiquement, Cate Blanchet réussit sa prestation, mieux que Russell, légèrement en retrait. Max Von Sydow campe une figure paternelle excellente et malgré son grand âge, nous gratifie d'une scène d'escrime très bien sentie.
L'histoire, la petite, nous surprend régulièrement. Le point fort de ce film réside avant tout dans les interprétations et les relations entre les personnages.
Les points faibles sont ailleurs.
D'abord, le film souffre d'élipses : le père de Robin, et un rythme un peu décousu. La faute à des coupes effectuées dans le montages pour obtenir une durée exploitable au cinéma. La version longue devrait rétablir le film dans sa qualité, comme le sublime Kingdom of Heaven (qui se hisse tout d'un coup presque au niveau de Gladiator).
L'autre défaut majeur à mes oreilles, c'est cette bande son vraiment pas extra' Et je suis gentil. C'est simple, c'est la première fois que je vois un film en me disant : "comment Ridley Scott a pu planter sa bande son comme ça ?!?". Impensable, surtout après la réussite totale de Gladiator dans ce domaine, l'efficacité de Kingdom of Heaven et la magie de 1492. Bref, cette bande son m'écorche les tympans par son manque complet de relief et au final, sa parfaite inutilité'
Cela étant, ce Robin des Bois n'est pas aussi exceptionnel dans cette version du film.
Je serai de ceux qui se jèteront sur la version longue : Sir Ridley a déjà prouvé plus d'une fois que ses Director's Cut sont bien au delà des versions cinéma.