RoboCop 3
3.6
RoboCop 3

Film de Fred Dekker (1993)

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Bon. Après avoir encensé RoboCop premier du nom et avoir défoncé sa suite, il fallait bien que je fasse une critique de ce troisième film. Film qui est d'ailleurs détesté par beaucoup de personne, certains le considérant même comme un nanar. Mais pour ma part qu'est-ce que j'en ai pensé ?


Bah déjà, il faut savoir que le film est cette fois réalisé par Fred Dekker (réalisateur de The Monster Squad et d'un épisode de Les Contes de la Crypte), un grand fan du premier RoboCop d'ailleurs, ce qui est bon signe pour le coup. Ce qui l'est moins par contre, c'est qu'une fois de plus, Frank Miller est à nouveau au scénario… Mais fort heureusement, les producteurs ont voulu que le script soit cette fois assouplie pour qu'il soit tout public, cela venant du fait que RoboCop est devenu extrêmement populaire et vendeur chez les enfants.


Certains risquent de ne pas approuver mon "fort heureusement", c'est pourquoi je préfère me justifier et l'expliquer. En fait, en nous proposant un film tout public, on évite tout ce que je déteste dans ce qu'a pu produire ce satané Miller, garantissant donc un scénario de bien meilleur qualité que le 2 et en plus, cela nous permet d'éviter les scènes extrêmement violentes au point de vous dégoûter et n'ayant aucun propos. Y'en a qui se sont plains que RoboCop sans violence, ce n'était pas RoboCop et que ça le rendait pas fun. Mais déjà, de la violence, il y en a. Juste qu'elle n'est pas au même niveau que le premier et ensuite, un film sans violence, ça veut pas dire qu'il sera pas fun ou bon hein. Regardez les films Pixar comme Wall-E, pas de truc ultra violent et pourtant, ce sont des films excellents. Et regardez les films d'Uwe Boll comme Postal, c'est des films violents et dégueux mais ce n'est absolument pas des bons films.


Bref, cette parenthèse étant terminée, on va pouvoir démarrer cette critique, par, comme d'habitude, la lecture du synopsis tiré de l'arrière de la boîte du Blu Ray que je tiens, là encore, entre mes mains : « La municipalité de Detroit, récemment privatisé, est impitoyable avec les habitants de la ville. RoboCop (joué non pas par Peter Weller cette fois-ci, mais par Robert John Burke, acteur ayant également interprété le Chef Spike Lee dans BlacKKKlansman J'ai infiltré le Ku Klux Klan), qui a juré de protéger les innocents, se joint à un groupe de renégats. Il va alors devoir se confronter à de nouveaux ennemis encore plus puissants ».


Et pour ce qui est de l'histoire bah… C'est très sympa en fait. Déjà parce que proposer une histoire optimiste après les deux premiers qui se voulait assez pessimiste, voir déprimant, c'est particulièrement osé en plus d'être bien maîtrisé. Aussi, à l'inverse du second le film, les journaux télévisés et les pubs ont à nouveau un sens, puisqu'on peut y retrouver la critique de la manipulation des médias, notamment via une réaction bien trouvée pour un des deux journalistes, ainsi que la critique de la société de consommation américaine via les deux publicités du film. La meilleure représentation de ces deux points étant la pub de Johnny Rehab, se voulant à la fois une critique de ces médias représentant des personnes comme des héros alors que ce sont en réalité des ordures ainsi qu'une critique des publicités pour jouet comme ceux… de RoboCop tiens !


Le film nous propose également quelques quelques gags assez marrants, allant dans la droite lignée du scénario optimiste que nous propose le film. J'apprécie particulièrement l'idée de faire en sorte que la partie "humaine" de RoboCop se rebelle, notamment car elle est en parfaite adéquation avec ce qu'avait instauré le premier film. Après que sa partie humaine ait repris le dessus, elle peut désormais aller à l'encontre des ordres de l'OCP si cela lui déplaît. C'est aussi le cas de la chute de l'OCP, surtout après ce qu'il s'est passé durant le second film. Ça fait au moins une rare qualité que je peux concéder à ce dernier, c'est déjà ça.


Cela dit, le scénario du film n'est clairement pas parfait. Cela étant dû à certains points scénaristiques qui sont mal exploités, comme le cas des parents de Nikko qui est expédié et l'ED-209 qu'on ne revoit plus jamais après une certaine scène, ou prévisibles, comme ce que fera le personnage de Coontz à un moment du film. Mais on lui pardonnera ces quelques impasses assez facilement.


Pour ce qui est des personnages, ils sont en tout cas tous attachants ou détestables comme il faut, avec un RoboCop ultra badass sans pour autant être totalement invincible face à des armes de gros calibre, à l'inverse du second film. Ce qui fait qu'on a plus de raisons de s'inquiéter pour lui. On retiendra dans le lot Robert Burke qui arrive parfaitement à reprendre le rôle de RoboCop sans donner l'impression d'être juste une sorte de bouche-trou, à la manière d'un James Remar prenant la place de Christophe Lambert dans le rôle de Raiden, Nikko (jouée par Remy Ryan, dont le reste de la filmographie m'est inconnu) qui est particulièrement sympathique, car bien qu'elle puisse être parfois à l'origine de moment légèrement malaisant, elle reste malgré tout moins énervante qu'une majorité d'enfants acteurs pouvant être à l'inverse irritant et Paul McDaggett (joué par John Castle, qui a également interprété Lord Edgware dans un épisode de la série Hercule Poirot des années 2000) qui est un méchant sacrément intimidant et bien trouvé. En effet, c'est un humain sans compassion, soit une machine dans un corps d'homme et donc l'inverse de RoboCop qui lui, est un homme dans un corps de machine. On pourra cependant regretter la participation sous-exploitée d'Anne Lewis par rapport aux deux premiers films (mais venant d'une condition de Nancy Allen pour accepter de reprendre son rôle), la réduisant à un cliché assez problématique dans le milieu cinématographique, je ne peux pas mentionner pour certaines raisons évidentes de spoil.


Le film arrive aussi à reprendre l'une des rares qualités de l'opus qui l'a précédé, à savoir ces effets spéciaux, qui sont du même niveau, à savoir de très bonne qualité (notamment pour ce qui est de l'ED-209). Cela dit, ce n'est pas parfait, car pour ce qui est des plans où RoboCop vole… Bah ils passaient particulièrement mal pour l'époque de sa sortie et c'est encore pire aujourd'hui, vu que ça a vraiment mal vieilli. Pour ce qui est des scènes d'actions, elles sont soit sympathiques à regarder, soit elles arrivent à être beaucoup trop illogiques pour qu'on puisse y croire une seule seconde. Notamment les combats contre Otomo, qui a plusieurs fois l'occasion d'éliminer notre héros métallique, mais qui, la plupart du temps, se contente juste de le frôler en faisant des cabrioles. La bataille finale pose elle aussi problème, vu qu'elle n'est pas très logique au niveau de son agencement. Genre pourquoi les résistants et les policiers sont en mauvaise posture face aux Rehab alors que les gentils sont barricadés et les méchants avancent en ligne droite sans protection.


Pour finir, Basil Poledouris est également de retour à la composition, ce qui est une très bonne chose, car la musique est à nouveau magnifique à écouter tout en accompagnant parfaitement le long-métrage, tout comme celle du premier opus quoi.


Ainsi, je dirai donc pour finir que si RoboCop 3 n'est pas au niveau du premier RoboCop, il arrive malgré tout à éviter d'être une suite ratée, à l'inverse de RoboCop 2. Car s'il est vrai que le film à quelques défauts, il réussi tout de même à proposer un film des plus correct avec une certaine touche d'optimisme arrivant à renouveler la recette de la franchise sans la dénaturer pour autant. Chapeau bas à Fred Dekker donc, pour avoir réussi à faire un film des plus admirables. En bref, là où le premier film est un chef-d'œuvre et là où le second est un ratage complet malgré deux-trois bon points, ce troisième opus sera celui qui aura réussi à nettoyer une partie de la pépite qu'est cet univers, après le passage de son contemporain.

AlexioDeblou
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le 16 mars 2020

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