Rock'n Roll par Kroakkroqgar

Il y a autant de génie que d'amateurisme dans ce 'Rock'n' Roll'.

Terriblement auto-dérisoire, Guillaume Canet joue de son image et de sa carrière, comme de celles de sa femme Marion Cotillard. Il aborde sans complexe sa jalousie pour la nouvelle jeunesse de Gilles Lellouche, sa passion de l'équitation, ses déceptions aux Oscars. L'acteur-réalisateur offre la même occasion à Marion Cotillard qui se parodie elle-même courant après les rôles d'handicapés et utilisant ses trophées comme pieds de table basse.

Mais le film ne s'arrête pas là. L'objectif de Guillaume Canet est de briser son image et il y parviendra sans contestation. Non pas en devenant rock'n' roll comme le titre l'indique, mais en se ringardisant jusqu'au mauvais goût absolu (rappelant 'Brice de Nice'). C'est complètement culotté mais ça marche. En prime, le couple offre des séquences de complicité mémorable comme le passage de Céline Dion et le final incroyable à mille lieux de leur image d'acteurs rangés.

Malheureusement, passer de la comédie autodérisoire au n'importe quoi général ne se fait pas sans dommage. On ne peut s'empêcher d'être mal à l'aise face à la tournure abrutie d'un film au regard pourtant assez lucide dans sa première partie. Le réalisateur manque ici clairement de direction scénaristique (l'intervention de Johnny Hallyday est inutile, Gilles Lellouche est un figurant), et la mise en scène devient de plus en plus décevante au fil du récit (la séquence de bodybuilding).

Il a osé.