Rocketman, en fait c'est la mort de Reginald Dwight et la naissance de son alter ego Elton John. L'idée de base est plutôt chouette, Reginald comprend qu'il doit tuer celui qu'il ne veut plus être et devenir celui qu'il veut être, et il veut être Elton John.


C'est le début de sa carrière, et donc sa rencontre avec son parolier Bernie Taupin. L'histoire retrace leur bromance, c'est un aspect très sympathique du film, très beau, très lumineux. C'est d'ailleurs au paroxysme de leur relation que se dévoile « your song », sans conteste la plus connue, mais aussi une des plus belles, et c'est clairement la scène qui sort du lot. La scène où la caméra flirte avec le sublime, où les émotions pointent le bout de leur nez, et où les larmes des spectateurs peuvent couler discrètement vers un sourire touché. Seulement il s'agit d'une scène virtuose, là où on aurait voulu voir un film puissant.
Qui dit premières années de succès de ce chanteur si populaire, dit excès, addiction et mauvaises décisions. Elton John sombre et malheureusement le film avec.


Déjà les effets visuels m'ont carrément empêchés de rentrer dans l'ambiance. Le maquillage en premier lieu : les dents du bonheur d'Elton John, c'est juste du verni noir grossièrement posé sur les dents du comédien Taron Egerton. Style déguisement de pirate de mon neveu de 6 ans. Et la pauvre Bryce Dallas Howard qui joue sa mère, qu’ils n’ont surement pas osé amocher, est uniquement grossie au lieu d'être vieillie, à 60 ans elle ressemble + à Monica Geller adolescente qu'à la maman d'Elton John.
Et en second lieu, les effets de camera sont encore plus kitsch que les tenues de scène alors je dis clairement non à toute cette mise en scène signée Dexter Fletcher.


On peut aussi parler du scénario. Rien n’échappe aux vertiges scénaristiques, ni la séquence psy qui se transforme en voix off ni le personnage qui se met à nu via la bonne vieille symbolique de littéralement se désaper.


Niveau musique, on assume le côté comédie musicale à mort, quand la vie devient trop éprouvante, on ne peut plus parler, on doit chanter. Sauf que le spectacle n'est pas à la hauteur. Les chansons sont pas mal, et en plus elles sont interprétées par les comédiens eux-même, mais les séquences ne sont pas impressionnantes, on ne retient pas notre souffle comme on pourrait le faire dans un bon biopic.


Personnellement, je trouve que c'est un désastre, mais c'est assez subjectif. Je l'ai dis, je ne suis vraiment pas rentrée dedans, le visuel m'a trop gêné. En revanche, il y a bien quelque chose d'excellent dans ce film, c'est ses interprètes principaux, deux valeurs sûres anglaises : Taron Egerton et Jamie Bell qui sont absolument époustouflants, ils valent presque le ticket de cinéma si le film n’était pas aussi long. En fait, il ne décolle jamais. C'est quand même con pour un film qui s'appelle Rocketman.

Leah_Marciano
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le 3 juin 2019

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