Divertissant comme un lancer de tarte à la crème

Servi par de bons acteurs, des effets visuels intéressants et une "machinerie" cinématographique importante, ce film avait tout pour égaler, voire surpasser "The Bohemian Rapsody". Hélas, le parti pris d'un bout à l'autre et radicalement LGBTiste du scénario gâche tout. Certes, Elton John est homosexuel, mais sa vie, son œuvre ne se résument-elles donc qu'à cela ? Dans "The Bohemian Rapsody" le thème était déjà présent, trop selon moi car QUEEN n'étaient pas que Freddie Mercury, et Freddie Mercury n'était pas qu'une "folle" chantante, loin de là. Mais du moins le film avait-il ses "respirations" scénaristiques, et donnait par instant la vedette à une personne ou une autre de l'entourage de Mercury. Le cocktail était assez bien dosé. Dans "The Rocketman", c'est Elton John le "zozo mal dans sa peau" en tout et pour tout, à travers ses excès, ses extravagances et ses mal-être. Quid de la composition musicale. Quid de ses liens hors du show-business.

Et puis pour tout dire, le film se montre par trop musical, on a l'impression que le scénariste s'est senti obligé de combler le moindre silence en plaçant encore un morceau de plus, parfois seulement quelques notes d'une chanson par manque de place. Au final, cela fait tarte à la crème, visuellement comme auditivement. Comme tout cela est fort dommage, j'attendais tellement mieux de ce film, d'autant qu'Elton John est un "monstre" authentique de la musique, une de mes idoles, l'un des rares (avec QUEEN !) dont j'avais acheté les albums CD avant de partir m'installer pour des dizaines d'années à l'autre bout du monde.

Elton John méritait un meilleur biopîc que cela, dommage que la mise en orbite de "The Rocketman" soit ainsi ratée, du moins de mon point de vue. Je ne doute pas que le film cartonnera et rapportera - c'est bien le moins - de beaux dividendes à Elton John qui les a bien mérité, mais le succès commercial est-il forcément gage de qualité artistique ?