Aujourd'hui c'est comme si nous avions retrouvé un vieux copain : c'est dans cet état d'esprit que nous avons vu l'ultime volet de la saga mythique de Rocky. Et nous avons passé un très bon moment. Le film (de Sylvester Stallone lui-même) est honnête, nostalgique, émouvant et sobre pourrait-on dire. C'est même un retour aux sources, le bouclement d'une spirale qui finit en cercle, à son origine. Comme dans Rocky I, le combat du film est unique et ne sert qu'au personnage central (pour ne pas dire héros) à se prouver quelquechose, au début d'une carrière pas encore avérée dans un film, au crépuscule d'une carrière sans équivalent dans l'autre.
Stallone joue bien l'homme ordinaire, qui connait l'impact de sa carrière, mais qu'il sait appartenir au passé, sans ostentation, sans esbrouffe, sans fard (il ne cherche pas à cacher son âge, ses rides ou ses veines saillantes). On ressent très vite de la sympathie pour lui, on partage facilement sa peine éternelle suite à la perte de son Adrian, on comprend très bien sa nostalgie et sa façon d'aider sans rien attendre en retour.
Et quand retentit le fameux hymne de Rocky, toutes les années depuis Rocky I sont balayées et des frissons parcourent l'épiderme, comme devant le premier film ! Habilement, cet hymne ne retentit pas juste avant le dernier combat, comme pour marquer encore plus la différence entre les états d'esprit de Rocky avant et maintenant. Le combat est magnifique, centré sur les deux combattants, sans artifices, sans poudre aux yeux, sans effets sanglants spectaculaires comme dans les films précédents. On ne voit qu'un ancien champion qui veut trouver la paix avec lui-même et le champion actuel qui finit admiratif devant son adversaire. Et même si l'histoire est évidemment impossible dans la réalité, qu'importe ? Ce film est une bonne surprise, car c'est bien plus qu'une n-ième suite, c'est un épilogue.