Le voilà enfin, le premier spin-off de la saga Star Wars. Lorsque Disney avait annoncé la politique cinéma visant la franchise, on avait de quoi être inquiet. Et à titre personnel je le suis toujours, de peur qu’à force, la firme aux grandes oreilles ne finisse par vider la licence, pourtant prestigieuse, de toute substance. Pourtant, il faut bien l’avouer, Rogue One est un film plutôt réussi. Sa mission était de faire le lien entre l’épisode III de la première trilogie, La Revanche des Sith, et le IV, qui est Un nouvel Espoir. Première chose qui diffère : si le premier écran est bien « Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine… » nous n’avons pas droit au logo dans l’espace et au texte défilant résumant la situation. Ben oui, c’est un dérivé…
Il est vrai que le début, qui multiplie les personnages et les sous-intrigues, est un poil mou et confus. Mais une fois cette demi-heure passée, le film décolle vraiment. J’ai apprécié le fait que l’héroïne, jouée par Felicity Jones ne maîtrise pas la Force de tout le film. Et pour cause, elle n’est qu’une messagère en réalité, et les scénaristes l’ont très bien compris. L’équipe de héros est assez hétéroclite, j’ai bien aimé le Jedi aveugle joué par Donnie Yen bien qu’officiellement, l’ordre n’existe plus, ou encore le nouveau robot , K2-SO , monument de cynisme et bien badass quand il faut.La dernière demi-heure est époustouflante, comme dans un grand huit cinématographique, les hommages et références aux anciens épisodes se multiplient pendant tout le film, mais, sans rien spoiler, nous savons désormais de quoi sont faits les sabres laser. Ceux qui voulaient un voyage spatial seront servis, on bouge pas mal dans cet épisode. D’accord, la planète de départ en est encore une désertique, et ça fait comme un air de déjà-vu… Mais ça correspond aux codes de la saga. Et sa Seigneurie, elle y est dans le film ? Allez, je mets fin au suspense : oui; on voit Dark Vador. Ce qui, d’un côté, est logique aussi. D’accord le script a parfois des raccourcis pour faciliter la narration mais rien qui ne porte vraiment préjudice au métrage. J’aurais également aimé une bataille finale, c’est à dire l’héroïne contre le méchant, un peu plus épique…
La réalisation de Gareth Edwards est très propre, et le film se rapproche esthétiquement de la première trilogie , c’est à dire les épisodes IV, V et VI. D’ailleurs le trait d’union est fait à la fin du film. Bref, Rogue One est un spin-off fidèle tout à fait valable dans la galaxie Star Wars, car si l’épisode est globalement assez sombre, il finit finalement par laisser voir la lumière.