Rogue One : A Star Wars Sotry est le premier spin-off cinématographique de la saga Star Wars. Avec Gareth Edwards à la réalisation, l’auteur du pétard mouillé qu’était Godzilla, je dois avouer que je craignais le pire mais finalement mes craintes étaient heureusement infondées, tant la qualité est bien au rendez-vous.
Bien que très linéaire, le scénario de Rogue One est très bien construit et tous les événements s’enchaînent très naturellement. Le film prend bien le temps d’installer l’intrigue et développe très bien chacun des personnages principaux et nous permets de s’attacher très rapidement à chacun d’eux. Le rythme du long-métrage commence assez lentement et fait monter la tension crescendo vers un rythme de plus en plus effréné jusqu’à un final tragique et intense, en apothéose. Comme dit plus haut, bien que le scénario soit très linéaire et n’offre pas vraiment de gros rebondissements, le scénario à ici l’avantage d’être complètement original et de ne pas donner l’impression de copier ou remanier la structure scénaristique d’un épisode précédent. Contrairement à l’Episode VII qui semblait presque une copie conforme de l’Episode IV à certains moments au grand dam de certains spectateurs. Ce qui pour moi, n’était absolument pas un défaut, mais seulement une façon de ce ré-approprier le mythe et les codes de la saga Star Wars et repartir sûr de nouvelles bases.
D’ailleurs, ce Star Wars - Rogue One respecte scrupuleusement les codes de la SAGA. Tous les ingrédients sont bien présents, batailles spatiales, escarmouches, actes de bravoures… tout est là ! L’ensemble des séquences d’actions sont d’une efficacité absolue, toujours spectaculaire et véritablement épique. Mais avant toute chose, le ton général du long-métrage est sombre et dramatique. A part la touche humoristique apportée par le génial droide Impériale reprogrammé K2-SO, l’ambiance est très proche de la dramaturgie de l’Empire Contre-Attaque. Le fan-service est quant à lui bien présent, il est presque toujours dans chaque scène, mais reste malgré tout toujours discret. On pourra tout de même, parfois, reprocher au long-métrage sa difficulté à toucher émotionnellement le spectateur et ce malgré tous les efforts fournis.
La photographie nous offres des plans à couper le souffle. La mise en scène somptueuse nous proposes des séquences presque toujours magnifiques et Gareth Edwards parvient à donner une véritable personnalité visuelle à son long-métrage. Car malgré tout son savoir-faire sur l’Episode VII, J.J. Abrams ne parvenait jamais vraiment à faire transparaître sa touche personnelle au travers de son film. Au niveau des effets spéciaux, l’approche est toujours dans la même optique de faire appel à un maximum d’effets spéciaux dit « traditionnels » et d’utiliser avec parcimonie les CGI (effets spéciaux généré par ordinateur). Et exactement comme dans l’Episode VII le pari est réussi. Ici les paysages, les différents environnements des planètes visitées et autres décors sont pour la plupart réels et minutieusement détaillés. Encore une fois, le travail d’orfèvrerie accomplie par l’équipe artistique nous plonges dans un univers crédible et « réaliste ». Les maquillages (toujours à l’ancienne), les différents extraterrestres et droïdes rencontrés, qu’ils soient réalisé en animatronique ou numérique sont également d’un réalisme saisissant. Michael Giacchino nous offres une excellente composition musicale et copie légèrement et discrètement certains thèmes de John Williams. Malheureusement, l’absence de ce dernier se fait cruellement ressentir et pourrait rebuter certains spectateurs, tellement nous sommes habitués aux partitions musicales de John Williams.
Tous les personnages sont très attachants et l’on se fait réellement du souci pour chacun d’entre eux. Felicity Jones est convaincante dans son rôle Jyn Erso, une jeune rebelle déterminée. Diego Luna joue un Rebel entre ombre et lumière plutôt convainquant également. Ben Mendelsohn nous offre une interprétation sombre et charismatique. Donnie Yen, la star asiatique, est vraiment impressionnant dans l’interprétation de son personnage, une sorte de moine aveugle illuminé et adorateur de la Force. Il y a ensuite Forest Whitaker (très convainquant mais malheureusement mal doublé en VF) dans le rôle d’un Rebel extrémiste du nom de Saw Guerrera, tellement radical qu’il aurait été écarté par les dirigeants de l’Alliance Rebelle. Le personnage est vraiment intéressant, mais hélas trop peu approfondi et on se demande bien d’ailleurs où se trouve sa radicalité tant redouté… Quant à Dark Vador, son entrée en scène est vraiment impressionnante, mise à part quelques petits détails dérangeant. Comme la voix française n’étant pas interprété par la même doublure qu’à l’époque de l’ancienne trilogie… Enfin nous pourrons toujours nous rattraper sur la version originale du Blu-Ray et entendre notre bon vieux James Earl Jones ! Il est tout de même regrettable que certains personnages manquent de profondeur.
En bref ! Rogue One est une véritable réussite et le réalisateur Gareth Edwards parvient avec beaucoup de savoir-faire à trouver l’équilibre parfait entre dramaturgie et divertissement, effets spéciaux à l’ancienne et effets spéciaux numériques et entre mise en scène sobre et spectaculaire à la fois. Tout cela en respectant religieusement les codes intrinsèques de la saga galactique. Sur le plan émotif et symboliquement l'Episode VII m'avait beaucoup plus touché, mais Rogue One est indéniablement meilleur d'un point de vue scénario, mise en scène et va beaucoup plus loin en terme de proposition cinématographique. Gareth Edwards apporte une nouvelle vision, plus sombre et tragique, à la saga.