Autant pour Star Wars VII j'ai de suite été mal à l'aise et mon avis était vite arrêté sur son côté épisode de série luxueux. Autant ici j'ai trouvé que Disney avait rectifié le tir (pour l'essentiel) avec ce prequel à l'épisode fondateur puisque l'histoire à un début, un milieu et une fin qui se révèle une porte ouverte sur les premières scènes d'un Nouvel Espoir. Le réalisateur est talentueux et à un style sérieux et mature, comme on a pu le constater avec ses oeuvres précédentes (Monsters & Godzilla). Ici, on se rapproche de ce que j'attendais d'un Star Wars respectueux de l'univers et du ton insufflé par Lucas. Les enjeux sont galactiques et expliqués ce qui fait que le spectateur s'y implique émotionnellement. Le rendu visuel est magnifique avec une Etoile de la mort gigantesque et impressionnante de beauté et de puissance. Chacune de ses demonstrations laisse pantois. Par comparaison l'équivalent dans l'épisode IV m'a toujours donné une impression de formalité (oui blablaba les moyens techniques de l'époque etc...mais Lucas n'a pas retouché cette scène me semble-t-il malgré ses dépoussièrages successifs). Dans Rogue One le ton est très proche des films Mission : Impossible avec cette équipe très Benetton engagée dans un braquage à haut risque en territoire(s) ennemi. Et c'est là qu'on en arrive à ce qui est moins convainquant selon moi : à part l'héroïne (et son père, quoique) la majorité des membres de l'équipée sont globalement survolés et assez superficiels. J'exagère à peine si je dis qu'après leur introduction, on ne les voit que le temps qu'ils remplissent leur part du "plan". Second point qui m'a fatigué sur la durée (et pour le coup son temps de présence m'a paru long) c'est le droïde qui bizarrement est la principale caution humoritique du film. Si au début cela rappelle le droïde doré dont je ne retiens jamais le nom, celui-ci est de prime abord amusant avant qu'à force de répétition ses interventions deviennent prévisibles et pénibles. Mais je suis sûr que je vais me sentir seul sur cet avis. Globalement donc le pari risqué de faire ce nouveau type de film dans la saga est brillamment rempli tant cela respire le travail bien fait. Même la musique de Giacchino qui m'avait moins convaincu depuis deux ans m'a semblé ici un habile mélange de reprises (sans abus) et de nouveaux thèmes respectueux de l'héritage de Williams.
Enfin, si la dernière partie du film est très réussie parce qu'elle égrene d'émouvantes scènes, sans opportunisme, on peut saluer l'émoi suscité par la transition vers l'épisode IV, qui entre temps est devenu un bien involontaire hommage à feue Carrie Fisher.