Platitude morne

J'ai voulu voir ce film à cause des mangas Gunnm et Ashman, et donc pour l'origine de la compétition de Motorball. En plus, le réalisateur a fait deux films avec Steve Mc Queen que j'ai appréciés : Le Kid de Cincinnatti et surtout L'Affaire Thomas Crown. Et puis je lance Rollerball, et là quelle catastrophe ! Je déteste tout. L'introduction nous livre directement une prestation de rollerball, mais avec un cérémonial qui pue la mort, une lenteur de mise en place, et puis à part la boule de fer quand elle est propulsée en sens inverse de la course des coureurs, mais qu'est-ce que c'est mou et sans intérêt ! Les motos sur la piste, on dirait des livreurs de pizzas avec des véhicules homologués pour pas atteindre la vitesse nécessaire pour renverser les mamies.
La violence est bidon, les cascades sont bidons, et même si une tête se fait rouler dessus par une moto quasi, c'est mal scénarisé, vu que les gens trichent au vu et au su de tous, dans une indifférence bêtasse ! Les corrompus qui tiennent les ficelles sont fantomatiques, ils n'ont aucune démagogie quand ils viennent voir leurs champions dans les vestiaires. Tout ce petit monde a l'air uniquement d'être gêné de se parler.
La qualité des cadrages pour les images, il n'y en a pas. Le rythme, il n'y en a pas, et c'est lent et mollasson tout du long. On croirait un téléfilm qui suinte l'ennui du dimanche des années 70. Rien n'est accrocheur, rien n'est vraisemblable. Les couleurs à l'écran, c'est une catastrophe. L'équipe en orange, ah ! c'est pas les Pays-Bas. Je ne comprends pas, il n'y a aucune composition des couleurs et des images à l'écran, que ce soit les scènes autour de l'équipe ou les scènes de hall immense. Le réalisateur, il en branle pas une !? Il essaie de faire style, il fait du n'importe quoi : les lunettes bleues platiques géantes ou les pantalons qui remontent beaucoup trop haut avec la scène où le sportif vient voir le patron qui lui demande de prendre sa retraite. Le pantalon est super haut, pour les deux, ils sont assis, l'un avec des bottes, l'autres chaussures de ville et chaussettes noires. Et on a des plans qui insistent bien, mais le réalisateur il s'est dit : j'invente un truc qui pourrait être à la mode. Je fais n'importe quoi, personne ne l'a jamais fait, on me reconnaîtra ça dans un carnet d'idées. Mais c'est quoi, ces conneries ?
J'ai compris pourquoi le film a eu un impact au Japon, il y a une confrontation contre une équipe de Tokyo avec une critique du racisme. L'auteur de Gunnm devait être jeune à l'époque et ce film l'a marqué parce qu'il y avait des japonais et un sport violent original, mais heureusement il a rendu ce sport plus intéressant aussi, et surtout il a une touche d'artiste dans le dessin, alors qu'ici rien n'est filmé avec art, aucune image qui marque, aucun rythme.
Le sport n'est pas rendu intéressant, les triches sont grossières, un enfant de sept ans fait aussi bien comme mise en scène. Le scénario est creux. Faut arrêter, Corman avec sa Course de la mort de l'an 2000 fait des trucs autrement accrocheurs que ça.
Ah oui, j'allais oublier, la déco d'anticipation SF s'inspire légèrement de la déco de 2001 l'Odyssée de l'espace dans la partie proche encore de la Terre, mais déjà que dans 2001 ça a mal vieilli, ici il y a zéro esthétique. Je crois que le réalisateur il avait fait son temps, il n'avait aucune motivation.