Chiantissima!
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le 5 déc. 2018
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6,5/10
Roma n'est pas virtuose. Cuaron a manifesté mille fois sa maîtrise d'un plan-séquence autrement plus sophistiqué qu'ici, et le noir et blanc léché n'a (faut-il le rappeler ?) rien de neuf. Mais Cuaron ne cherche probablement pas à être virtuose, le noir et blanc peut entre autres avoir pour fonctions une plus grande confusion initiale sur les repères temporels (comme le titre introduit initialement une certaine confusion sur les repères spatiaux) et l'obtention d'un charme esthétique que le film n'aurait indubitablement pas eu en noir et blanc, un critère de distinction d'avec le tout-venant qui a certainement contribué à son succès critique. Quant à la maestria visuelle de Cuaron, outre l'évident soin photographique, elle se cantonne à pivoter de temps à autre la caméra dans des cadres fixes, divisant la vie de la protagoniste en petits espaces plutôt que dans l'amplitude héroïque que sert généralement le plan-séquence. Mais il est naturel qu'il en résulte des sentiments mitigés : bien sûr que Roma brille par l'humilité ordinaire de son humanisme, son désir de ne rien raconter de grand, de ne pas approfondir, mais de ne montrer qu'une tranche de vie « secondaire », il n'empêche qu'on peut l'accuser d'une facile préciosité, d'avoir été taillé pour les festivals, sans que rien ne permette objectivement de réfuter cette accusation. Il n'y a pas jusqu'aux moments burlesques, au quasi-surréalisme de certaines scènes, qui ne paraisse calibré pour surprendre et rappeler la liberté essentielle au cinéma du réalisateur, en faire un film pour Venise ou pour Berlin si l'on veut. J'en sors donc mitigé mais content - ou content mais mitigé ?
Créée
le 16 déc. 2018
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