Coma

Je dois être imperméable au "style" Cuarón car hormis la première partie de Gravity, je me suis toujours ennuyée comme un animal en cage devant ses films. Et Roma ne fait pas exception.

On a là un portrait intimiste, en noir et blanc, avec des acteurs à l'inexpression étudiée et une promesse qui se veut alléchante : un parallèle entre les milieux sociaux, un retour aux sources du réalisateur et une mise en scène de ses souvenirs d'enfance. Mais en fait, on s'en bat complètement les genoux tant il ne parvient à aucun moment, capter l'empathie ou l'intérêt du spectateur. C'est juste vide, mou, dénué d'émotions. Il nous a calé des travelling et des plans interminables pour nous montrer que oui, bonniches ou bourgeoises, les femmes peuvent souffrir et que la vie est dure pour tout le monde. Ouah! Heureusement qu'il est là pour nous raconter tout ça, surtout de manière aussi intense et passionnante! Non, parce que sans Cuarón, j'aurais eu une vision en noir et blanc du monde, et j'aurais pu penser que les colons esclavagistes blancs étaient les méchants oppresseurs de pauvres indigènes naïfs et serviles qu'on spolie de leurs terres

Un film long, sans aucun sens de l'humour (ce qui ne lui aurait pas fait de mal), qui ne sert à rien, ne dégage rien et qui s'appuie sur une réalisation ampoulée, prétentieuse et éthérée, et tout ça pour nous raconter quoi? Nada.