Henriette, jeune coiffeuse sensible et écorchée (Mme Audrey Dana), est larguée par son compagnon (M. Cyrille Eldin) sur une aire d’autoroute. Désemparée, elle est heureusement sauvée par Louis, magicien, en réalité Pierre Laclos (M. Dominique Pinon), professeur de lettres et nègre de Judith Ralitzer, écrivaine à succès (Mme Fanny Ardant), qu’Henriette a coiffée un jour. Louis joue la comédie auprès des parents de cette dernière, dans leur village en Savoir, en se faisant passer pour son compagnon, mais la vérité finissant par éclater. Pendant ce temps, un tueur en série s’est évadé de prison et pourrait correspondre à Louis. Ce dernier va rejoindre son employeuse sur son bateau, sur la Côte d’Azur pour lui présenter son dernier roman. Elle est emballée, mais il lui propose de signer sous son nom à lui, et de mettre ainsi fin à leur collaboration. La discussion se raidit inévitablement, la tension montant, et le lendemain, le nègre a disparu. L’écrivaine est accusée de meurtre. La coiffeuse, au courant de leur relation, dénonce l’artiste en public, lors d’une émission littéraire en directe, étonnamment présentée par M. Serge Moati, journaliste politique. Florence, la sœur de Pierre Laclos, est paniquée (Mme Michèle Bernier), d’autant qu’elle vient de subir une rupture sentimentale. Judith Ralitzer est entendue par la police, où l’entretien patine. Et c’est là que Pierre Laclos réapparaît, dans les locaux du commissariat, et avoue son tour de passe-passe. L’écrivaine est blanchie, mais, se sentant humiliée, se suicide, en se jetant dans la cage d’escalier. La vie reprend son ordre peu à peu pour les autres.
Le cinéaste multiplie les intrigues secondaires, les personnages se croisent par hasard, leurs histoires personnelles s’éclairant les unes les autres. Ce fond policier sert à montrer que les apparences sont trompeuses et que la réalité s’avère complexe. Les cartes sont ici rabattues de manière claire et efficace, le suspense étant bien mené. Ce film fait passé un bon moment et fait réfléchir sur la sincérité, le mensonge, les manières de mener une carrière littéraire, sa vie sentimentale, ses relations humaines. Je le recommande.

Créée

le 19 juin 2018

Critique lue 502 fois

Critique lue 502 fois

D'autres avis sur Roman de gare

Roman de gare
stebbins
5

Pinon Noir année 2007

Voici un Claude Lelouch pur jus, un film de midinette dans ses meilleurs aspects comme dans ses pires travers. Le cinéaste y régurgite jusqu'à épuisement ses grands et vastes thèmes de prédilection :...

le 1 juin 2020

1 j'aime

Roman de gare
estonius
8

Se regarde avec beaucoup de plaisir

Le film n'est pas sans défaut, Fanny Ardant étant peu inspirée, Moatti grotesque et le commissaire franchement mauvais. Mais sinon c'est bon, certes la partie finale aurait gagnée à être davantage...

le 6 janv. 2019

1 j'aime

Roman de gare
Caine78
7

Vous en reprendrez une Lelouch?

On peut être inquiet par le ton très curieux de ce dernier Claude Lelouch avant d'être rapidement rassuré par un ton plus habituel chez le réalisateur (la caméra subjective dans les voitures,...

le 12 déc. 2017

1 j'aime

Du même critique

Conte d'été
AlexandreKatenidis
9

Un beau tiraillement amoureux

Gaspard, jeune homme ténébreux, arrive à Dinard, pour passer des vacances dans une maison prêtée par un ami, où doit le rejoindre Léna, sa petite amie. Il fait tout de suite la connaissance de...

le 18 juin 2018

7 j'aime

Vivre avec nos morts
AlexandreKatenidis
9

Comment vivre son deuil

Cette ministre du culte retrace son expérience dans l'accompagnement des familles en deuil. Pour cela, elle énonce les questions formulées de manière inéluctable dans ce cas, les blocages et les...

le 15 juil. 2021

6 j'aime

Alias Caracalla : Mémoires, 1940-1943
AlexandreKatenidis
9

Un monarchiste rentré en Résistance - Prix Renaudot 2009

Ce jeune monarchiste maurrassien, apprenti journaliste, est abattu par l'armistice signé par Pétain et rentre en Résistance. L'entrée en matière a de quoi faire frémir. Cet extrêmiste, porté par son...

le 20 sept. 2018

6 j'aime

2