Attention ! Critique avec pas mal de Spoilers !


Room ! J'appelle ce genre de film : "le film dont tu n'en as jamais entendu parler et qui ne t'intéresse pas avant qu'il soit nommé aux Oscars." Donc oui, il s'agit d'un film qui aurait pu me passer sous le nez s'il n'était pas récompensé. Surtout que l'an dernier, le film qui a eu l'oscar de la meilleur actrice m'a quelques peu refroidi (désolé Still Alice , mais à part Julianne Moore, tu n'as pas grand chose pour toi, bon ok il y a Kristen mais bon). Du coup pour Room j'étais à moitié convaincu. Alors diagnostic ?



Une réalisation intelligente mais avec quelques ratés



Le réalisateur de Frank nous livre ici un film assez intelligent, mais loin d'être parfait. En effet, je trouve que la caméra remue trop. Autant pour certains plans cela a du sens


Comme les gros plans sur Jack à la fin


Autant pour d'autres au début pas vraiment. Ce n'est pas vraiment gênant mais c'est quand même bien présents. De plus la musique est assez répétitive et même si elle est adequat (cela dit Spotlight aussi vous me direz). Cela dit, le film exploite bien l'aspect huit-clôt de manière fluide. La mise en forme est aussi bien faite afin de donner un aspect plutôt conte, moins bien maîtrisé que Chocolat mais assez bien fait. Oui c'est ça le problème du film, la réalisation ne sert pas trop le propos. Cela dit, le film se rattrape par ses personnages.



Jack et la prison magique



Tout d'abord, parlons de l'oscarisée Brie Larson (qui a joué dans Community et 21 Jump Street) qui joue le rôle de Joy Newsome (tient c'est le même nom que le rôle de Jennifer Lawrence). Et bien ouais, elle se débrouille plutôt bien. On voit bien le changement d'humeur qu'elle peut opérer est assez maîtrisé. Elle rend son personnage à la fois forte et fragile, voulant à tout prix protéger son fils Jack de son "père" en l'enfermant d'abord dans un monde fictif, puis en lui révélant la vérité et en tentant de le sauver.


En parlant de Jack (Jacob Tremblay), il est le personnage central du film et tout s'articule autour de lui. Il est le centre d'un monde dont il voit selon son propre regard d'enfant. Il est à la fois prisonnier du monde que sa mère à construit autour de lui et prisonnier physiquement de la chambre où ils sont enfermés. Il est celui qui évolue le plus et est paradoxalement plus mature que sa mère. Le film exploite bien son innocence qui fait de lui un personnage bien plus adulte mais aussi bien plus sauvage qui doit s'habituer au monde réel.


Les autres personnages ne sont pas très développés mais c'est un peu logique. On en sait un peu plus sur eux au fur et à mesure du récit, même si on aurait pu avoir plus d'exploitation. Cela dit, comme le film s'articule du point de vue de Jack, il ne s'est pas trahi comme l'a fait Black Mass malheureusement.


Nick (Sean Bridgers) est le ravisseur et aussi le père de Jack. Ni plus ni moins. On sait qu'il a enlevé Joy en abusant de sa gentillesse mais pas plus. Pareil pour les parents de Joy , Robert et Nancy Newsome (William H. Macy et Joan Allen) ou Leo (Tom McCamus) qui ne sont pas plus développés que ça non plus. Cela aurait été bien d'exploiter les vraies raisons de la séparation des parents (même si on devine pourquoi) mais bon.



1 h 15 de Huit - Clos



Le film se déroule en 2 parties. La première exploite la Chambre (The Room), où on nous familiarise avec le monde et la promiscuité dans lesquels vivent Joy et Jack. On nous dévoile leur quotidien pendant 2 jours et leurs automatismes


Comme le fait que Jack se réfugie dans l'armoire quand Nick arrive


Ensuite, Joy échafaude un plan pour permettre à Jack de partir et de les délivrer. Plan complexe mais qui doit aussi compter sur le courage de Jack. Et malgré le fait qu'il s'agit d'un enfant, Jack est parfaitement conscient de la difficulté et du faite qu'il n'est peut-être pas assez intrépide. Nous avons ici un duel de volonté dans les 2 parties vraiment bien gérés, surtout que Nick est tout sauf idiot. Et dans cette partie, je me suis posé cette question


Comment Joy n'a t-elle pas réussis à voir furtivement par dessus l'épaule de Nick le code pendant 5 ans ?


Et pendant le reste du film il va falloir spoiler


Après 2 tentatives, Joy a fait croire à la mort de Jack à Nick qu'il a emmené. Cependant, après 3 passages à niveaux, Jack s'est levé afin de s'échapper de la voiture. Mais comment se fait-il que Nick ne l'ait ps vu dans son rétroviseur durant tout le trajet ? Il finit par s'échapper et Nick surpris par un passant, finit par s'enfuir et ce dernier prévint la police. Grâce aux indications de Jack, la police finit par délivrer Joy


Passage important qui me laisse échappé une question


Comment se fait-il que Nick n'a pas pu revenir dans la chambre pour planquer Joy ?


Oui, l'histoire contient pas mal de passages assez mal maîtrisés scénaristiquement, ce qui fait que le film semble aller dans le sens que l'auteur veut que ça aille.


La deuxième partie est mieux maîtrisée que la transition et exploite bien les séquelles psychologiques. On voit de plus bien que Jack s'en remet plus vite que Joy dans ce sens. Et le final est bien symbolique comme il faut


Au final, après la tentative de suicide de Joy, Jack et elle retournent à l'endroit où ils ont été emprisonnés et Jack lui demande de faire les adieux. Lui il le fait avec conviction mais elle très silencieusement.


C'est un passage assez fort car maintenant ils peuvent vraiment aller de l'avant et tourner définitivement la page, chose qu'ils n'ont pas vraiment fait jusqu'à présent.



Un film hybride bien comme il faut



Bref, ce film est bien fait, mais malheureusement pas si bien maîtrisé que prévu. Il y a pas mal de passages plutôt réussis et d'autres où on sent trop les raccourcis scénaristiques. N'ayant pas vu les autres films en compétitions pour l'oscar de la meilleur actrice (et je ne sais pas si je verrai Brooklyn), difficile de dire si elle a mieux joué que Alicia Vikander pour Danish Girl (cela dit Alicia est mieux que Brie dans Ex Machina) ou Jennifer Lawrence dans Joy. Mais bon elle joue très bien, c'est déjà pas mal.


Version fun de la critique ici

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le 20 mars 2016

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Neo Cosmic

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