Remarqué aux oscars (où Brie Larson a reçu le prix de la meilleure actrice), "Room" raconte l'histoire de Joy, enfermé avec son fils de 5 ans dans un abri de jardin par un homme qui exploite sexuellement la jeune femme depuis ses 17 ans. Adapté d'un roman, le film à tout les airs d'une histoire vraie. Et pourtant non. Malgré tout, il évoque sans mal toute ces histoires de famille séquestrés par leur proche et, de ce fait, touche assez juste.
La première chose remarquable avec ce film est sa façon qu'il a, au bout de quelque minutes seulement, a nous prendre par le col et nous immergé dans cette histoire. En effet, avec cette pièce de 9m2 (a vu de nez) comme espace réduit de tout le début du film, difficile de ne pas se rapprocher des personnages, d'autant plus qu'ils sont attachement et incroyablement bien interprétés. Ainsi, passé le côté touchant de la vie de la mère et de son fils, on est plongé dans l'horreur, sans image choc ni horreur, mais a travers le regard du garçon. Grâce à cette immersion instantanée, on prend corps avec eux, et les tentatives d'évasion n'en sont que plus fortes. Du coup, lorsque celles ci s'avèrent au final fructueuse, on ne peut que stresser puis laisser nos émotions ressortir lorsque la mère et l'enfant son réunis. Et c'est une vrai prouesse de toucher autant à la moitié du film. Par la suite, toujours du point de vue du garçon, on observe le dur retour à la réalité et la découverte du monde (malheureusement peu poussé) de cet enfant qui n'a jamais vu l'exterieur. En somme, durant ces très courtes 2h, le scénario est menez de main de maitre par Lenny Abrahamson.
Pour ce qui est de la réalisation, l'ensemble est d'un simplicité efficace, permettant de vraiment se concentré sur les personnages, augmentant le ressenti du spectateur. On peut regretter l'absence de quelques plan "risqués" mais on n'en tient pas rigueur au film tant il réussi ce qu'il entreprend.
Côté acteur, Brie Larson est exceptionnel et nous offre son meilleur rôle depuis "Short Term 12". Face à elle, Jacob Tremblay livre une performance d'une rare justesse. C'est bien simple, on avait pas vu d'enfant joué aussi bien depuis longtemps. Un possible future carrière à suivre avec attention.
Au final, "Room", sans être le film de l'année, est un film d'une effroyable beauté. Aussi dur qu'il est touchant, il ne laisse en tout cas pas insensible. A ne pas louper (en prévoyant mouchoir et prozac)

quintinleneveu
8
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le 10 mars 2016

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Quintin Leneveu

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