Je connais très peu Roman Polanski, mais ce genre de film me donne vraiment envie d'explorer son cinéma.
Je n'ai eu aucun mal à accrocher à l'histoire, et la longueur ne se fait pas du tout sentir. On apprécie très rapidement les personnages principaux, étant donné qu'ils sont confrontés à une situation nouvelle : ils entament l'histoire en même temps que nous. On découvre au début quelques éléments clés de l'intrigue, comme la mort de la voisine ou encore le pendentif, mais sans que rien du tout ne nous soit révélé. On reste longtemps dans un scénario très réaliste.
A partir de la dérangeante scène du rêve, on comprend que quelque chose ne se passe pas comme prévu, et qu'il y aura de fortes répercussions sur la suite de l'histoire. Le doute est installé, et on ne sait plus qui croire, si bien qu'on ne croit plus personne.
En réalité, les personnages sont assez lisibles : lorsque les amies de Rosemary lui demandent de voir un autre médecin, là on n'a aucun doute, on sait qu'elle devrait les écouter. En réalité, le doute concerne plutôt Rosemary : est-elle juste folle, dans ce cas tout ne serait que coïncidence, ou bien y a-t-il bien une conspiration ?
Le film est assez long, mais finalement nous sommes maintenus en haleine, et je me demande comment. Mais ça marche. Peut-être les éléments malsains ou bizarres que l'on trouve par moment, comme manger de la viande crue ou les maux de ventre qui persiste puis disparaît d'un coup... Il se passe des choses étranges, sans trop qu'on n'en comprenne le but, ce qui rend le déroulement intriguant.
Par contre, le satanisme arrive un peu comme un cheveu sur la soupe : on croit pendant longtemps que la secte se sert de la chair et du sang du bébé, sans trop savoir dans quel but. On imagine donc le bébé mort, et non fils de Satan. Enfin bon, je dis ça, mais on le voit plutôt clairement pendant le rêve, en réalité.
Rosemary's Baby était vraiment bien, on ne perçoit aucune issue, Mia Farrow est gracieuse et attachante, le film n'a pas pris une ride, mais malgré tout j'en ressors avec une certaine amertume... Peut-être la fin, ou le manque de surprise.