Comment qualifier la première œuvre majeure d’un auteur, quand celle-ci mélange les genres avec succès ? Un film réussi et maîtrisé de bout en bout tout simplement. Adapté de l’ouvrage d’Ira Levin, le film s’aventure aussi bien dans l’horreur que le Thriller, nous y suivons Rosemary, jeune épouse d’un acteur en devenir, c’est ici une vision du couple des années 50 qui est esquissée. Présentée comme idyllique et en avance sur son temps, ces premières impressions sont toutefois trompeuses, tant les événements qui vont suivre, viendront troubler cette harmonie de façade. Le jeune couple fait rapidement la connaissance des Cassavets, de vieux voisins qui auront une implication particulière dans l’histoire( satanés voisins). Un soir alors que Rosemary et Guy cherchent à concevoir un enfant. Rosemary se voit coucher avec un être démoniaque, était-ce un rêve? Ou est-ce la réalité?
Cette interrogation elle va se la poser au fur et à mesure de sa grossesse.
Un temps enjoué, la joix, l’enthousiasme de Rosemary laisse peu à peu, place au doute et à la peur.

L’histoire personnel du réalisateur donne un écho particulier à l’une des meilleures œuvres de sa filmographie. En effet, il est intéressant de constater que ce film évoque la culture du viol. Un délit dont Polanski s’est rendu coupable des années plus tard.

S’il y a bien une chose que Polanski maîtrise ce sont ses ambiances soignées souvent anxiogènes, malsaines, étouffantes.

Mais heureux dénouement ou tragique destin l’instinct maternelle prédominera toujours malgré l’horrible vérité.

L’histoire se déroule dans un New work, sublimé par la caméra de Polanski. Sans être un huit clos, une grande partie du film se passe dans ce bon vieux Dakota building, un endroit véritablement maléfique, et on ne croit pas si bien dire. Car une dizaine d’années après le tournage. John Lennon y perdra la vie, assassiné devant ce même lieu. Coïncidence ou conséquence d’un nouveau rite satanique ?

Ritoncrit
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le 23 avr. 2020

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