Daoud dirige le commissariat central de Roubaix. Incendie criminel, viol, fugue... le commissariat gère les affaires courantes quand une octogénaire est assassinée.


Le film est très fortement inspiré du documentaire de Mosko Boucault "Roubaix, commissariat central" qui a marqué tous ceux qui ont pu le voir lors de sa diffusion en 2008. Mosko Boucault y avait filmé, en 2002, les aveux des deux criminelles d'une septuagénaire lors de leurs interrogatoires.


Arnaud Desplechin reprend une bonne partie des scènes et des dialogues du reportage. Un presque copié/collé auquel la fiction apporte une esthétique de la mise en scène particulièrement soignée et un beau portrait de flic comme on les dessinait dans le cinéma français des années 70. Roschdy Zem campe un commissaire taiseux, pausé et humaniste qui connait comme personne sa ville natale et ses habitants. La lumière du titre du film c'est lui.


A ses côtés, un jeune lieutenant affecté dans cette ville qu'il ne connait pas, interprété par Antoine Renartz. Tous les comédiens jouent parfaitement leur rôle bien que l'on puisse s'étonner de n'y entendre aucun accent ou parler roubaisien. Et ce n'est pas un détail quand on voit à quel point Desplechin a le soucis de dessiner un portrait, certes orienté vers ce qu'elle a de plus triste mais précis, de la ville, de sa pauvreté à ses ruelles sombres et ses courées délabrées jusqu'à sa météo exécrable.


Cette réserve exceptée, le film, d'une durée de deux heures, se visionne avec intérêt et avec un réel plaisir de cinéma servi par une belle mise en scène et le dessin soigné des personnages.

SansCrierArt
7
Écrit par

Créée

le 31 août 2019

Critique lue 165 fois

1 j'aime

SansCrierArt

Écrit par

Critique lue 165 fois

1

D'autres avis sur Roubaix, une lumière

Roubaix, une lumière
PjeraZana
5

Malaise et leçons du Commissaire Desplechin

Contrairement aux idées reçues, Arnaud Desplechin, le pape contemporain des auteurs français, a toujours été attiré par le cinéma de genre(s) dans des formes plus ou moins contournées voire...

le 18 août 2019

42 j'aime

1

Roubaix, une lumière
Seemleo
7

La mère Noël est une ordure

Pour une fois l'allumé Desplechin nous pond une oeuvre relativement classique dans sa trame et parfaitement compréhensible intriguement parlant. L'atmosphère de cette ville du nord que l'on présente...

le 26 août 2019

30 j'aime

7

Roubaix, une lumière
EricDebarnot
7

Ma ville, ma lumière...

Je crois qu'on n'échappe jamais totalement à la ville dans laquelle on a été enfant, adolescent... Desplechin portait Roubaix en lui, et toutes ses frasques dans les milieux bobos / intellos...

le 25 sept. 2022

25 j'aime

12

Du même critique

Lady Bird
SansCrierArt
5

Critique de Lady Bird par SansCrierArt

En 2002, à Sacramento, Christine, 17 ans, rêve d'ailleurs. L'année prochaine l' université l'attend. L'occasion, ou pas, de partir pour New-York et d'entrer dans la vraie Vie. Ce teen...

le 28 janv. 2018

11 j'aime

1

Sentinelle
SansCrierArt
5

Critique de Sentinelle par SansCrierArt

Sur l'île de la Réunion, François Sentinelle est flic et pseudo-chanteur. Pour incarner ce personnage de capitaine de police dilettante, Jonathan Cohen fait du Jonathan Cohen. Le film est donc à...

le 8 oct. 2023

7 j'aime

1

L'Amour flou
SansCrierArt
7

Un grand bol d'air frais

Romane et Philippe se séparent et cherchent une solution pour que cette séparation n'en soit pas une pour les enfants. Romane invente le sépartement. Romane Bohringer et Philippe Rebbot raconte...

le 16 oct. 2018

4 j'aime