Roubaix. Majorité de chomeurs. Majorité d'ennui. La société nous tient jusqu'à la sortie du collège, parfois du lycée si on est docile.
Après, c'est l'ennui, quelque missions en intérim, par-ci par-là, pour nourrir les petits, si on en a.
Si on en a pas, l'ennui mène au vice, il faut bien se divertir, c'est la loi de l'homme.
Mais quand on additionne misère extrême + abandon social + ennui, parfois les choses deviennent très sombres, et le visage de l'homme se transforme en celui d'un monstre.
Ce monstre est pourtant si beau : Claude, 30 ans, incarnée par Léa Seydoux. Un visage d'ange qui cache une profonde noirceur, et qui va entraîner sur sa route le destin de sa compagne, qui par amour, l'a accompagné à commettre un crime affreux par son inutilité.
La question que je me pose : pourquoi ont-elles eu cette envie irrépressible ? Cela n'est pas vraiment expliqué dans le film, et laisse ouvert les interprétations pour nous, spectateur.
Jalousie ? Haine ? Rancœur profonde et inconsciente contre l'ancienne génération ? Problème individuel d'un personnage qui restera assez insoupçonnable ? Ou simplement, absence de motif, ennui passager produisant grande violence. La dernière solution, la plus terrible, est peut-être la bonne.
Mes bémols : la relation entre les deux femmes auraient pu être davantage approfondie, même si ce n'est pas le sujet du film. Le lien étroit qui les lie et à la fois la possession de l'une par l'autre est intriguant. Le dernier regard qu'elles se lancent dans la camionnette est plein de mystère.
-Le jeu des acteurs (le commissaire, le lieutenant) que j'ai trouvé assez faux.. Je trouve pour le coup que le césar du meilleur acteur aurait pu revenir à quelqu'un d'autre.