C’est marrant quand une franchise s’installe dans la culture populaire : les anciens gags sont recyclés ou ignorés et il faut en inventer de nouveaux, quitte à ce qu’ils soient médiocres. Heureusement que Chris Tucker et Jackie Chan s’entendent bien, car leur entente conserve la familiarité entre eux et le spectateur. Mais déjà le ton décroche : le racisme hilarant du premier film s’embarrasse des pressions qu’on a fait peser sur lui. L’alchimie du duo en souffre et on sombre dans la baston qu’il fallait à tout prix mettre là, quand on n’a pas carrément l’impression qu’elle a permis de combler le manque de spontanéité scénaristique.
La chute n’est pas gigantesque ; le réalisateur est le même et sa volonté de bichonner l’esprit est évidente. Mais dans les trois ans qui séparent les deux opus, quelque chose a changé, et du long bégaiement qui constitue l’introduction, on transitionne vers des scènes en à-coups dont les coutures, faites dans une brusque monotonie, sont très mal cachées. Le sensationnalisme cascadaire tend à relever le niveau mais les allers-retours de ”10 000 miles” entre Hong Angeles et Los Kong (il y a 7 000, en fait) inceptionnent facilement l’idée que les personnages ne sont pas à leur place. À voir si le 3 est un 2 de remplacement ou une continuité commerciale pire encore.
Quantième Art