S.O.S. Fantômes par Incertitudes

Il fallait avoir du culot pour oser réaliser un remake du film Ghostbusters de 1984. Je ne lui voue pas un culte inconsidéré contrairement à d'autres mais il est indéniable que son succès en aura fait un des films emblématiques des années 80. Pour tout dire, j'étais bien plus fan du dessin-animé de 1986 diffusé sur TF1 dans Avant l'école.

En plus, ça commençait mal. Plusieurs projets de suite ont plus ou moins germé au cours des décennies et puis ça ne s'est jamais fait. J'ai cru comprendre que Bill Murray et Dan Aykroyd n'étaient pas chauds chauds chauds. Caprice de producteurs aussi peut-être et la mort de Ramis qui n'aura rien arrangé.

Le dandy Paul Feig, réalisateur de Spy et de, hum, Les Flingueuses, reprend alors le flambeau et essuie une volée de bois vert de la part des fans pour un casting qu'il annonce cent pour cent féminin. Excessif sans doute comme le sont toujours les fans quand on touche à leur bébé. Intelligemment, Feig leur a répondu par l'insulte donc comme moyen de se les mettre dans la poche, j'ai vu mieux. Après, c'était peut-être de leur faute. Ils ont peut-être dérapé, je n'en sais rien, je n'ai pas lu les déclarations misogynes (si elles le sont) en question.

Je vais donc faire abstraction du casting d'autant que homme ou femme je m'en fous un peu en fait. Alors déjà, réentendre le générique emblématique fait toujours son petit effet. C'est comme pour Star Wars ou Superman. C'est à chaque fois un flot de souvenirs revenant en mémoire, les frissons, les VHS le mercredi après-midi, tout le tralala. Les apparitions des uns et des autres, mouais bof. Trois lignes de texte. Un clin d’œil. Pourquoi pas. Même si j'aurais aimé une sorte de passage de témoin entre ancienne et nouvelle génération.

Les fantômes sont plutôt moches et pas spécialement parce que ce sont des fantômes. Est-ce que Feig ne s'est pas senti à l'aise avec les effets spéciaux pour que ça soit aussi grossier ? C'est possible. Dans tout bon film d'action à gros budget, il faut un carnage final. Et celui-là ressemble plutôt à une vraie bouillie visuelle. C'est joli car il y a plein de couleurs. C'est l'avantage.

Les héroïnes, je salue leur énergie et leur bonne humeur. J'ai bien aimé le look de la blonde à lunettes. Je ne peux pas dire l'intello de service puisqu'elles sont toutes les trois physiciennes. Je parlais de grossièreté mais, elle, oui, elle a été marrante sans en faire trop comme les autres obligées de se débattre avec des blagues pouvant éventuellement faire rire un gamin de six ans découvrant les pets, les prouts, le vomi et tout ce qui se situe au dessous de la ceinture.

S.O.S Fantômes reste un divertissement léger, trop léger sans doute. Comme si le but avait été de faire une comédie potache entre filles pour des filles mais qui se serait rappelé en cours de route que c'étaient surtout des nostalgiques qui attendaient S.O.S Fantômes de pied ferme depuis le deuxième épisode de 1989 (un bail) et que l’exigence allait être forcément élevée et qu'ils en attendaient autre chose. Et je dois reconnaître qu'avec un James Gunn aux commandes, le film aurait eu une autre tournure.