WTF ???
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Il faut, pour commencer, rendre à César ce qui est à César – ou au satyre ce qui lui appartient – en reconnaissant le vrai talent dont dispose Annaud pour faire naître puis pour développer un univers foutraque vaguement inspiré de l’Antiquité grecque ; car les aspérités de Sa Majesté Minor rappellent le décalage profond qui sépare les mœurs antiques des nôtres, aussi exagéré soient-elles. Sur un thème musical efficace quoique parfois mal exploité se meuvent des protagonistes animés par leur unique désir qui reproduisent, en quelques jours, le mouvement fondamental de la société, le récit d’une élévation bientôt ternie par l’inévitable chute. Remarquablement interprétés, les personnages semblent obéir à une logique qui leur est propre, diffusent un pittoresque réjouissant. Surtout, la force du film réside dans le traitement grotesque fait du pouvoir et de la société : ici la noblesse est tachée par la boue, se roule parmi les cochons dans une communion restaurée entre l’homme et ses origines. Tout est question de décalage, le haut côtoie le bas, le sacré côtoie le profane dans cette vaste religion du désir qu’est l’humanité. Sa Majesté Minor entend réinstaurer la cohabitation de l’humain et de l’animal pour en présenter les porosités : idée audacieuse pour exploitation délicieuse bien qu’un peu figée. On aurait aimé plus de folie dans une mise en scène qui, si elle délivre des idées intéressantes, ne transcende jamais le sujet qu’elle porte. En somme, une œuvre curieuse, sorte de délire pseudo-antique divertissant mais qui peine à dépasser la simple illustration d’une leçon bien connue de tous : l’homme est un animal politique. Sentence aristotélicienne qui peut résumer l’essence du cinéma de Jean-Jacques Annaud.
Créée
le 19 oct. 2018
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