David Ayer, tu m'avais déjà lourdement déçu avec ton Harsh Times bien bancal comme il faut, et tu remets le couvert avec ce Sabotage. Le titre en dit long...


Alors Sabotage, pour une fois, je vais commencer par les points positifs avant de m'attaquer à ce qui m'a le plus gêné. Premièrement, le casting est assez sympathique. J'aime bien aussi l'idée initiale de faire un faire un film entier sans héros "trop beau" et sans la blonde "trop bonne"... Mais là aussi, j'y reviendrai. Ensuite, le scénario, pour une petite série B, ça se tient bien. Je regrette juste certains détails trop prévisibles et un quatrième acte tout droit sorti de mon fondement, mais allez, ça passe.


Et c'est tout pour le positif... Le principal défaut du film, c'est sa réalisation. C'est pas fouillé, pas travaillé, ça sent vraiment le travail bâclé pour profiter d'Arnold avant qu'il ne prenne réellement sa retraite. Du coup, certains plans semblent issus de la pure tradition Trainning Day avec cadres urbains, caméra dynamique mais une légère recherche artistique, d'autres plans qui viennent du plus vulgaire des torture porn du monde et d'autres encore qui semblent avoir étés volés sur le caméscope d'un enfant de 12ans qui découvre le zoom/dézoom. Certaines images n'ont même pas l'air d'avoir été retravaillées, le résultat est vraiment pas soigné. C'est pas du tout cohérent et tout le long, j'ai eu l'impression de suivre plusieurs films en même temps... Ah oui et le montage est trop cut et l'image tremble tout le temps.


Autre point négatif, c'est le côté vaguement subversif que le réal à voulu apporter à son projet en tuant quelques innocents, en foutant des gros mots partout, en nous faisant suivre une troupe d'anti-héros et à mettre du sang partout. Personnellement, ça m'a plutôt fait penser à du Uwe Boll ou à Ultimate Game puisque j'ai passé tout le métrage sans la moindre émotion pour ces "héros" qui se comportent tout le temps comme les derniers des salopards. Je veux bien qu'on s'éloigne de la norme des personnages super droits dans leurs pompes qui font la morale au monde entier sur la manière dont on doit se comporter... Mais merde, il doit avoir un équilibre en le personnage trop propre et ceux de Sabotage. Là, il n'y a rien, ni dans les dialogues, ni dans leur faits et gestes, ni rien qui me donne envie envie de m'attacher à eux. Ca m'a largement fait penser aux slashers movies, où tous les personnages ne sont définis que par l'envie de meurtre qu'ils donnent aux spectateurs, là c'est un peu pareil...


Et pour finir, ce que j'ai nommé le syndrome "Bad Boys". Parce que Bad Boys est un film où le réal était tellement obsédé par le rythme de son récit qu'il y a trois morts, deux explosions et un braquage avant même qu'on ait retenu le nom des protagonistes. Là, c'est la même. Le début du film qui doit servir d'exposition est totalement mal exploité. C'est à ce moment-là qu'on doit s'attacher aux héros, comprendre les enjeux et qu'on doit même nous indiquer subtilement la menace. Hors là, c'est juste un bain de sang avec une histoire de corruption que je n'ai compris qu'à la fin et puis surtout, l'histoire d'Arnold à la Max Payne... Je passerai sur le fait que c'est un accessoire pourri puisque ça ne sert qu'au quatrième acte, mais surtout, c'est quoi ce délire de faire cette révélation au milieu du film ? Je vais avoir du mal à m'expliquer sur ce point mais, soit on donne la description complète du personnage pendant l'intro, soit on le "change" à la fin (Fight Club par exemple...), mais on peut pas demander au spectateur de suivre un personnage qu’il ne connait pas ou qu'il ne comprend pas, ça se fait pas...


Enfin, j'ai déjà beaucoup trop écrit sur ce film qui ne méritait clairement pas que j'use autant mon clavier pour lui. Non, je vous recommande pas Sabotage, même pas pour Arnold Scharzennegger qui a une coupe de nazi et ressemble à mon grand père, il doit être présent à peine une demie heure dans tout le film et joue simplement le rôle du coach paternaliste que son équipe adore. Le film est pas soigné, pas fini, pas beau, pas agréable. Vous cherchez une série B sympa avec Arnold ? Regardez le Dernier Rempart, c'est pas top mais c'est plus honnête que ça.

GrenKopun
5
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le 13 avr. 2015

Critique lue 219 fois

GrenKopun

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