Sailor (Nicolas Cage), Lula (Laura Dern) et une veste en peau de serpent symbole d’individualité et de liberté individuelle pour son propriétaire, tel est le trio marquant mis en scène par David Lynch. Autour du couple-titre amoureux et rebelle, le cinéaste fait vivre de beaux personnages secondaires interprétés notamment par Willem Dafoe ou Isabella Rossellini. Si ce road movie déçoit par son épilogue onirique et plat, il n’en demeure pas moins revigorant sur fond de musique très rock, notamment avec le titre phare Slaughterhouse de Powermad (scène de danse d’anthologie assurée par Nicolas Cage).
L’entrée dans le film est directe, sans round d’observation, Sailor assène ses premiers coups avant de s’éclipser pendant près de deux ans… Retrouvailles faites avec Lula, le road movie démarre à Cape Fear (clin d’œil à Jack Lee Thompson ?) et sur les chapeaux de roue pour ne jamais ralentir. David Lynch suit la fuite de ses deux personnages qui cherchent à s’émanciper d’un passé mais aussi d’un présent symbolisé par la mère de Lula interprétée par Diane Ladd.
Alors que de multiples rencontres jalonnent ce parcours initiatique, David Lynch balise sa mise en scène de multiples trouvailles qu’il associe à un montage technique alterné qui imprime à son long métrage un rythme très étudié. Comme on craque une allumette, on peut craquer pour Sailor et Lula dont le procédé fait long feu pour notre plus grand plaisir.