Fan du duo Delépine/Kervern depuis bien des années maintenant grâce à Groland, je suis devenu très vite adepte de leur cinéma simpliste et en aucun cas prétentieux, du cinéma français rustique, qui ose et qui ne cherche pas à tout prix le succès.


Depuis quelques années mon grand plaisir est de retrouver l'univers de ces deux zigotos, mais voilà, ils sont discret, jamais d'images de tournage ou très peu, bande annonce tardive, c'est toujours mystérieux une sortie de film chez eux, et j'aime ça. A tel point que de voir un simple extrait il y a deux ans de leur précédent Near Death Experience m'avais carrément enthousiasmé.
Et voilà que l'ours hirsute et le grand maigre taillé comme un empereur nous présentent leur nouveau bébé, anciennement La Route des Vins, c'est finalement le titre Saint Amour plus en accord avec l'oeuvre qui sera choisi. En tête d'affiche on retrouve des bons copains à eux, si Gérard Depardieu et Benoît Poelvoorde se sont déjà croisés à deux reprises chez Gus et Ben, ils s'étaient déjà croisés sur d'autres plateaux de tournage, mais ici ils incarnent un père et un fils, une relation magnifiquement interprétée. Le petit nouveau de la troupe est quant à lui incarné par le jeune Vincent Lacoste, acteur que j'ai trouvé de plus en plus prétentieux au fil des années, mais qui ici m'a complètement fait oublier cette image, il y est génialissime en chauffeur de taxi mythomane. Les Grolandais s'offrent également du beau monde coté seconds rôles avec des noms comme Céline Sallette, Ana Girardot, Andréa Ferréol, Chiara Mastroianni, Isabelle Delépine, ou encore un Michel Houellebecq désopilant tenant une maison d’hôtes.


Ils nous pondent ici une histoire humaine autour du vin et de la famille, touchant et drôle à souhait, les deux réalisateurs nous livrent ce qui est surement leur film le plus abouti, du moins celui avec le plus de moyens, le plus de possibilités. Un road movie aux dialogues parfaits, aux décors rustiques, à la mise en scène libérée mais maîtrisée, et à la très belle bande son qui colle parfaitement avec les images. Depardieu s'immerge une fois de plus dans son personnage, à plusieurs reprises il a failli m'arracher quelques larmes, lorsqu'il parle à sa femme morte par exemple, d'un simple regard il peut nous emporter. Poelvoorde de son coté joue le fils paumé, cherchant l'amour et un futur, incroyable Benoit, qui ose vraiment tout, Lacoste excellent en chauffeur de taxi perdu lui aussi, obligé de s'inventer une vie pour pouvoir avoir la sienne, un trio frais, franc, attachant et très drôle.


Que dire de plus, si ce n'est que les deux passionnés que sont les réalisateurs nous offrent un p'tit bijou, d'une finesse en bouche et d'une caudalie qui tient la longueur.

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le 18 mars 2016

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-MC

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