Samsara
7.9
Samsara

Documentaire de Ron Fricke (2011)

Vu au cinéma. Je pensais que j’allais être totalement en transe. Sur mon « petit » écran d’ordinateur j’étais déjà ébahi par Kooyanisqatsi (que j’abrégerais par la suite en « K. » ). Un film du même genre, tourné en 70mm sur grand écran aurait dû être encore plus énorme.

Et pourtant je suis déçu. Le film ressemble à K. mais ne l’égale pas du tout, la faute à des lourdeurs. Déjà je trouve que la caméra bouge trop. Fricke se sent obligé pour faire ses portraits de remonter ou de baisser la caméra. Comme s’il ne pouvait pas assumer un plan fixe. Ces montées de caméra qui pourraient presque sembler religieuses m’ont énervé. De plus il y a trop de portraits c’est-à-dire la caméra s’arréte trop souvent sur une personne en particulier ce qui coupe le rythme. Il montre des plans d’ensemble et se sent presque obligé de tout de suite alterner avec un plan d’une personne. Dans K. ça arrive de temps en temps mais rarement donc on est surpris. Ici ça devient un mécanisme et donc ça ne marche pas. C’est vraiment trop appuyé.
Trop appuyé, ça définit le propos du film qui fait trop de transitions. un cercueil en forme de revolver puis une usine de revolver par exemple. Ça rend son propos trop didactique comme s’il prenait le spectateur pour un imbécile, Fricke se sent obligé de montrer ce qu’il veut dire. K. n’est pas aussi didactique on fait sa propre interprétation seulement grâce aux images et sans artifice de montage.

De plus le film est le cul entre 2 chaises. D’un côté il veut avoir un côté « jugement sur notre monde moderne et décadent » et de l’autre côté il veut nous montrer des choses incongrues du monde. Donc le film alterne entre les 2 et dilue son effet.

Enfin le time lapse n’est pas aussi impressionant quechez Reggio parce que Reggio montrait des choses ordinaires qui devenaient extraordinaires avec la déformation du temps, Fricke commence plus avec des images extraordinaire qu’il time lapse. Et puis ces statues dont l’œil d’éclaire c’est lourd d’anthopomorphisme.

La musique n’est pas non plus extraordinaire. Dans K. elle était plus guturale, du fin fond des temps alors qu’ici elle est plus messianique genre message lourdingue religieux.

Après le film n’est pas horrible tout simplement parce qu’il est beau. Les 5 ans pour le tourner ont permis de trouver des images stupéfiantes (la mecque, ces cochons etc. )

Mais le problème c’est que dans K. je me suis senti comme Dieu (grace au décalage entre notre temps et celui filmé), ici je me suis senti comme un touriste.
SansEchafaudage
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le 8 sept. 2012

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