Samsara
7.9
Samsara

Documentaire de Ron Fricke (2011)

Chirurgie Photographique & du Regard

Après Koyaanisquatsi et Baraka, le réalisateur Ron Fricke finit de parfaire ses techniques photographiques portés sur l'oeuvre audio-visuelle mouvante, tout en produisant un contenu confrontant l'architecture à la nature, l'organique au plastique...


Autour d'un titre on-ne-peut plus évocateur, issu de la culture bouddhiste, désignant une fois de plus un conflit de perception sur le thème de la Vie, d'une illusion photographique, Fricke dissèque les visages et passe au crible les méandres routinières de notre société, de nos civilisations. Les thèmes sont abordés en nombre, et les pistes sont massivement multiples, ainsi il est vite arrivé de sombrer dans un visionnage hébété mais pourtant de qualité, en ce sens, Samsara est malgré tout un film universel, au public large. Couplé à des problématiques mystiques, car abordant le thème des religions avec respect et celui de la spiritualité, ce film à deux effets possibles : -celui d'un discours, qui serait prôné par un maître. -celui d'un enseignement intérieur à soi-même (maïeutique), de plus en plus pertinent en fil des visionnages. On distinguera de cette manière les deux camps qui détermineront si le film à plu, ou bien déplu.


Pour ceux pour qui cette oeuvre aura été un troisième œil de substitution, l'espace d'un ressenti, enfin, seule la barrière de la Technicité résidera. La beauté émane en effet de l'oeuvre d'une telle manière que les questions logistiques ne tardent pas à venir; et nous font pré-sentir l'usage de technologies particulières et précieuses, informatiques, mathématiques... En bref, le nombre d'or nous bondit aux pupilles et classerai ce film au rang de démonstration technique de sa contemporanéité.


La chose s'exclue cependant rapidement, notamment en vue de l'imperfection humaine qui transpire à travers l'écran, et l'expression du "dialecte de la folie" que l'oeuvre place comme la communication essentielle de l'Humanité, gisant dans ses cycles et ses roues, Samsara, constituante d'ères et civilisations.
{cf. Séquence du Cadre à son bureau - Art Contemporain.}


Je recommande sans conditions ce film, ne serais-ce que pour la découverte du travail de cinq années consécutives et pour l'amour du Voyage, à travers 25pays différents, et sinon pour son aspect à la fois, paradoxalement, engagé et contemplatif qui permet une évolution positive du "Soi" à travers l'oeuvre, chose assez rare au cinéma pour être signifiée.

Müshroom_s_Däddy
10

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les plus belles claques esthétiques

Créée

le 8 avr. 2015

Critique lue 382 fois

1 j'aime

Critique lue 382 fois

1

D'autres avis sur Samsara

Samsara
Anyo
10

Permanence de l'éphémère

L'immersion totale que procure le format 70mm combinée aux prises de vues dantesques de Ron Fricke donnent le tournis. "Samsara" redonne au cinéma son sens initial, un fabuleux spectacle d'images et...

Par

le 29 mars 2013

48 j'aime

3

Samsara
Krokodebil
8

Merveilleuses constructions de l'impalpable

Difficile de revenir sur Samsara après l'avoir vu. Les milliers de plans qui défilent, la variété des objets filmés, la rapidité d'enchaînement des images et l'aspect massif de l'oeuvre sont autant...

le 28 mars 2013

36 j'aime

3

Samsara
Deleuze
9

Vingt mille lieues sur la Terre

Samsara de Ron Fricke est une longue poésie, un tableau vivant de la Terre. L’idée de passer une centaine de minutes en face d’une œuvre non verbale peut sans aucun doutes en rebuter plus d’un mais...

le 6 juin 2013

21 j'aime

13

Du même critique

Divergente
Müshroom_s_Däddy
6

C'est trois mecs sur un bateau et... merde, j'ai oublié.

Divergente, est un film qui met en scène 2h20 de science-fiction très convenue. C'est donc un excellent divertissement. Mais ça... On ne le découvre qu'à la fin, et c'est les 2h de film brut, c'est à...

le 23 août 2014

3 j'aime

4

Annette
Müshroom_s_Däddy
8

Teen's Spirit Perfume

Un film qui regarde droit dans les yeux, soutiens son discours, s'appuie sur une mise en scène de référence et assume son rythme. Le quatrième mur est en miettes, on nous donne même des consignes de...

le 6 sept. 2021

1 j'aime

BAC Nord
Müshroom_s_Däddy
7

Hydroponique ivresse des territoires.

Ce genre de sortie de séance, le regard dans le vague, hagard mais lucide. Et ça, c'est due il me semble à ce derniers tiers narratif. Quand on assiste en tant qu'audience au serpent qui se mord la...

le 17 août 2021

1 j'aime