C'est un des premiers propos du producteur dans les bonus du Blu-Ray : un film comme Baraka, c'est une expérience qu'on ne tente qu'une fois. La logistique est tellement imposante et le résultat tellement singulier qu'une deuxième tentative serait vaine. Sauf que Ron Fricke l'a fait deux fois. Peut être parce qu'il n'avait pas tout dit lors de sa première tentative, peut être parce qu'il voulait tenter autre chose. Ou peut être simplement parce qu'il pense l'exercice est beau.
Et c'est le cas. Comme Baraka, Samsara est beau à pleurer. Comme Baraka, Samsara prend à la gorge sans jamais prononcer le moindre mot, ni même proposer une intrigue explicite. Comme Baraka, Samsara raconte la plus belle histoire qui soit, celle de notre monde, par le biais d'images capturées sur le vif d'une justesse à couper le souffle. La caméra est invisible, l'équipe technique s'efface et le spectateur devient un témoin privilégié de tranches de vie sur terre, dans des endroits aussi hétéroclites qu'un monastère tibétain, un quartier dévasté par l'ouragan Katrina ou une usine d'agro-alimentaire en Chine. Sans militantisme affiché, de toute façon c'est inutile car les images parlent d'elle même.
Oui, comme Baraka, Samsara est un film indispensable, un film miroir qui te dit "tiens, ta planète, c'est ça" et te laisse libre de penser ce que tu veux. Le message est magnifique et glaçant à la fois. Il faut voir Samsara, pour ouvrir ses yeux et se sentir moins isolé.