Dans un univers où les longs-métrages sont occupés en majorité par Disney et Dreamworks, l'arrivée d'un film d'animation pour adultes a de quoi surprendre. Bien que ce soit monstrueusement vulgaire, Sausage party est dans la droite lignée des comédies de Seth Rogen à base de culs, de bites, et de toutes autres zones érogènes.


Dans un supermarché américain, des denrées alimentaires attendent chaque jour d'être choisies par des clients car ils croient que, quand ils franchiront les portes, ils partiront au Paradis.
Or, ils vont apprendre le terrible sort qui les attendent ; ils sont cuisinés et mangés, ce qui va provoquer leur révolte contre les humains. On suit en particulier une saucisse et un pain à hot-dog (une femme !), cette dernière n'ayant qu'envie d'être fourrée, ce qui est son but premier entre parenthèses !


J'avoue que je ne savais pas trop à quel sauce j'allais être mangé, pour rester dans la métaphore culinaire, et la surprise a été de taille, car c'est à la fois très très drôle, pour peu qu'on soit sensible à l'humour en-dessous de la ceinture, extrêmement vulgaire, et surtout d'une charge terrible contre les Américains et la consommation de masse.
Ceux-ci sont représentés comme des abrutis, des gros, des grosses, qui achètent en quantités des choses qui, au fond, ne leur sont pas indispensables.


La limite du film est peut-être que ça part dans plein de directions, dont une pique contre Israël pas piquée des hannetons, et on a surtout l'impression que ça été fait contre la bienséance des films d'animations actuels, car on y voit TOUT ce que Disney ne nous proposera jamais. Je pense notamment à un personnage fortement inspiré de Stephen Hawking qui est ... un chewing-gum en fauteuil roulant ou une capote usagée qui se plaint d'être remplie. On y trouve même des chansons, qui sont elles aussi très grasses. D'ailleurs, il est amusant de constater que la musique a été (co)dirigée par Alan Menken, de l'école Disney, et que le film est (co)réalisé par Conrad Vernon, qui a travaillé pour Dreamworks.


L'autre grande surprise est le doublage, dont on sent que les animateurs se sont inspirés de ce qu'on dit les comédiens, et ils ont su adapter les personnages. Mention spéciale à Salma Hayek, qui se lâche comme jamais, qui incarne un taco voulant se faire l'héroïne, à savoir le pain à hot-dog. Quant au méchant, que joue l'excellent Nick Kroll, c'est une douche vaginale, et qui va soudainement se trouver d'autres capacités, notamment anales !


Je laisserais la surprise sur la conclusion, qui est proprement hallucinante dans un film américain, à savoir comment il n'a pas pu être classé X. Même si ça n'est vraiment pas fin, souvent laid, et que tout le monde n'est pas sensible à ce torrent de vulgarité, j'avoue que j'ai beaucoup ri, et c’est plus intelligent qu'on peut le supposer de prime abord sur la société de consommation.

Boubakar
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le 9 mai 2017

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