Ingmar et moi, c'est une grande histoire qui a commencé en 2005, j'avais 21 ans et j'ai découvert quelques-uns de ses films les plus cultes qui m'ont pour beaucoup énormément plu (Les fraises sauvages, Le septième sceau, etc) et je découvre un de ses opus les plus célèbres que maintenant avec Scènes de la vie conjugale et même s'il m'a moins impressionné que Persona ou De la vie des marionnettes (une sorte de suite spirituelle de ce film), c'est peut-être le film dans lequel je me suis le plus retrouvé.
Divisé en six chapitres (six épisodes en ce qui concerne la mini-série qui dure deux heures de plus), le film présente six différentes étapes de la vie d'un couple qui en apparence à tout pour lui, mais dont la monotonie va tant lui coûter : amour, trahison, haine, désir, tout passe sous le microscope de Bergman pendant près de trois heures pour un résultat passionnant, le seul défaut étant peut-être que les personnages mettent souvent des mots sur leurs maux, analysant la moindre pensée, le moindre sentiment qu'ils éprouvent.
Défaut sans en être un en fait puisque si ces longues scènes dialoguées semblent parfois peu naturelles, elles permettent de comprendre tellement de choses sur la relation entre les personnages et de découvrir que finalement, beaucoup de ces sentiments sont universels, du moins, même si je ne ressens pas ce qu'ils ressentent, je peux au moins le comprendre. Faut dire aussi que Erland Josephson et encore plus Liv Ullmann sont exceptionnels de talent et de nuances et qu'ils participent grandement à la grande réussite du film, ce qui est d'autant mieux vu qu'on ne voit quasiment qu'eux.
Bref, un grand film sur le mariage (qui a inspiré le récent Marriage Story) de la part de Bergman qui malgré sa durée épique de 2h45 (le double de la plupart de ses autres films) a su capter mon attention grâce à sa forme épurée et son fond d'une grande profondeur!!